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 RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles

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MagMell
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MessageSujet: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptySam 26 Aoû - 3:17

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Titreprincipalyd8


« Voici qu'à l'horizon coule un fleuve de sang.
De sa pourpre lugubre et splendide il inonde,
Sous les cieux consternés, l'orbe muet du monde,
Où l'horreur d'un grand meurtre invisible descend.

Ainsi qu'au lendemain des épiques désastres
Pour les princes vaincus on drape l'échafaud,
La Nuit, sur le zénith, debout comme un héraut,
Étend l'obscurité de son deuil larmé d'astres.

Exsangue et phosphoreuse, ô tête dont la chair
A gardé la pâleur et le froid de l'épée, -
Lumineusement roule une lune coupée
Dans le silence noir et la terreur de l'air.

Rien ne s'anéantit. Tout ce qui fut, persiste.
Les crimes d'ici-bas renaissent dans les cieux.
Ce soir, dans le palais aérien des dieux,
Hérodiade a fait décoller Jean Baptiste.
— Iwan Gilkin, La Nuit.
»


***
Prologue :

- Bonjour Johnson, dis-je en le voyant arriver dans mon bureau.
- Bonjour.
- Vous vouliez me voir?
- Oui. C’est à propos de…de ce que vous m’avez demandé de faire. Je ne suis pas sûr que vous restiez dans les bonnes grâces du Concile si vous agissez de cette manière.
- Ce sont les risques. Mais faites simplement ce que je vous ai dit de faire. Aucune conséquence ne résultera de cette action.
Pas de la sienne en tout cas.
- Et à propos de votre cible; notre service de renseignement nous a bien confirmé qu’il se trouvera au Colisée. Contre son gré, malheureusement.
- Ils ont tout prévus, que croyez-vous? Mais j’irai moi-même là-bas. Il n’y a aucune raison que cela rate, dis-je en croisant les bras et me poussant un peu arrière sur mon siège.
- Sûrement, sûrement. Je vous fais confiance, MagMell.
- Merci. Allez préparer votre troupe. Vous avez encore du travail.
- C’est vrai, j'y vais. A plus tard.
- A plus tard, Johnson.
Toutes les pièces de l’échiquier se mettaient en place petit à petit. Le rideau va bientôt s’ouvrir et la pièce va pouvoir commencer.
Je sortis de mon bureau pour aller dans ma chambre. Il faisait nuit et la journée avait été longue et fastidieuse.
Mon eccom émit un léger son. Je le sortis de ma poche et appuyai sur le bouton pour afficher l’écran plasmatique et translucide. Je touchai plusieurs fois l’écran pour arriver à un message.
« Elle a été posée. »
Simple et rapide. Sans aucun enjolivement inutile. Tout son style.
J’avais compris le message.
Je rangeai mon écran-com et continuai à marcher dans les couloirs sans bruit.
Je m’arrêtai un instant sur le balcon pour admirer le paysage côtier éclairé par un faible clair de lune, sur laquelle l’on pouvait apercevoir des tâches sombres; les différentes bases et composants des phalanges. Assez volumineuses pour être vues d’ici.
Je m’accoudai sur la rambarde en marbre et regardai l’horizon dans mes doux et tristes souvenirs. Souvenirs anciens de quelques années, anciens de Maglion où je me suis éveillé, anciens mais encore si présents.
- Ma douce Tifania…où es-tu? Demandai-je pour moi-même. Je te sens si proche et tu me manques tant…
Une larme, brillante au clair de lune, s’écoula doucement sur mon visage vert, sombre dans la nuit.


RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Symbolemaglion01wl8


Dernière édition par le Jeu 31 Aoû - 18:05, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptySam 26 Aoû - 4:20

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Titre01zg2


- Encore! Mais c’est le troisième depuis mon arrivée ici!
- Désolé, monsieur. Les contrôles de Glutiss sont obligatoires. Veuillez déposez vos bagages sur ce tapis, monsieur, dit le robot-douanier d’une voix monocorde.
- Sur une planète où des combats à mort sont organisés, vous me faîtes rire avec vos contrôles…
- Les contrôles de Glutiss sont obligatoires. Veuillez dép…
- Ca va! Ca va!
Je déposais donc ce satané sac sur le tapis et passais sous un émetteur. Aucun signal, je n’avais presque rien sur moi. Pas une seule petite arme. Mon sac par contre…
BBBiiiiPPP!
Un agent vint à côté du robot qui continuait de réciter ce qui paraissait être la seule phrase enregistrée dans son cerveau bionique : « Les contrôles de Glutiss sont… ». L’agent me regarda :
- Qu’avez-vous dans cette valise?
- Ce qu’il faut pour donner la mort à plusieurs dizaines de personnes. En même temps, répondis-je placidement.
Il fronça les sourcils et ouvrit mon sac brutalement pour s’assurer de mes dires.
- Mais…Comment vous avez pû passer les autres contrôles avec ça dans votre sac ? Arme à feu, recharges… Donnez-moi votre carte.
Je lui tendis.
RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Cartedidentitmager2

Il la regarda quelques secondes puis dit dans un souffle :
- MagMell Dab…mais ! Vous êtes ce fameux conseiller venu de Dooz qui…
- Lui-même, le coupai-je.
- Mais…très bien…je…il me faut quand même vos autorisations pour le port d’arme.
- Bien sûr, bien sûr.
Je sortai mon écran-com, il le prit et inséra la partie métallique dans son appareil de contrôle. Il parut surpris.
- Veuillez m’excuser, Conseiller…mais vous participez au Combat ?
- Oui, c’est pour cette raison que j’ai cette arme sur moi.
- Mais dites-moi…pourquoi participer à un combat à mort? Vous risquerez de…
- De mourir? C’est le risque, en effet…mais ça me regarde.
- Je ne comprends pas. Mais soit.
- Ne cherchez pas à comprendre. Je suis pressé, pouvez-vous me rendre mon eccom?
- Bien sûr, tenez, dit-il en joignant le geste à la parole.
Je partis vers un hôtel de la ville et j’entendis le contrôleur parler à un collègue : « Je ne comprendrais jamais rien à la politique…et surtout la politique du Conseil. Parfois j’me dis qu’ils font n’importe quoi… »
Mon grand, si tu savais ce que je viens faire ici, sur ta planète, tu ne dirais pas ça…
Mais je suis sensé trouver le Colisée et surtout un hôtel proche. Le combat est déjà pour demain…
Sortie du second bâtiment de contrôle. Les canaux routiers gâchent, en partie, le paysage. J’avais déjà dis de mettre les routes sous-terre…seuls les bâtiments doivent ressortir. Mais on ne m’écoute jamais sur ces foutues périphéries…
Mais ce n’est pas tout, voyons les horaires.

15H05
15H20
15H35
15H45
16H00

- Il est…8h2…ah non, j’ai oublier de changer d’horaires…voila, plus 7heures ce qui donne 15h27. Encore une petite dizaine de minute.
Je regardais autour de moi et trouvais un banc sur lequel je m’assis pour observer la métropole. Des canaux routiers à perte de vue. Ils n’ont aucune idée de l’impression de linéarité que cela donne.
Faites varier les formes et les couleurs; la diversité est le fruit de l’intelligence et de la créativité.
Tout ce que je vois, ce sont des routes grises et des bâtiments noircis par la pollution encore trop présente ici. Où sont les monuments des siècles passés? Le besoin de place a dû effacer plusieurs siècles d’histoire et d’art. La productivité et la fonctionnalité avant tout.
Quelle ère sinistre. Avachie sous le poids d’un besoin de remplir et de placer tout le monde, écrasée sous toutes les idées défaillantes…
Je soupirai de désarroi face au monde dans lequel j’étais arrivé.
Mon ancien Monde valait moins en technologie et techniques avancées mais surpassait de loin toute la beauté réunie des milliers de planètes que possède cet univers.
Ah le taxi.
Le transport s’arrêta devant moi et un autre homme qui venait d’arriver. Il entra le premier dans le taxi et je le suivis.
- Allée 2 du secteur 5. Hôtel du Colisée, dit l’inconnu.
- Okay, m’sieur. Si vous pouviez taper 5 ‘tits crédits dans la tirellire……merci bien. Et vous m’sieur? dit le robot en s’adressant à moi. Son accent fort de Glutiss et son jargon plus que familier rappelait avec précision les anciens chauffeurs humain. Humains remplacés par une robotique de pointe,
- Euh…pareil.
- Nickel, m’sieur. Pareil que l’aut’ bonhomme s’iou plait.
J’y insérais les crédits demandés et l’on partit vers le Colisée.
- Vous allez participer aux combats, vous aussi ? demandai-je à l’homme de carrure énorme comparée à la mienne.
- Oui.
- Vous avez déjà choisi votre catégorie? dis-je, sachant que, si ce n’est les combats à mort, bien d’autres sortes de combats tout aussi mortels avaient lieux ici.
- Oui.
- Ah très bien. Laquelle est-ce?
- Combat à mort.

- Bien, bien…nous serons donc adversaire.
- Oui.
RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Cartedidentitpiotrpu9

Pas très loquace.
Le reste du voyage se finit dans le silence. Mis à part le bruit du moteur et le blabla du robot-chauffeur, on n’entendit pas un souffle.
Arrêt.
Le personnage descend à l’hôtel, tout comme moi. Bon, il sera mon premier concurrent pour le combat à mort. Il est massif, peu causant, serein et calme et il parait très déterminé. Ce sera un adversaire dangereux.
- Bonjour! dit une jolie voix derrière moi.
- Bonjour, mademoiselle, fis-je en me retournant.
L’homme qui avait fait la route avec moi sembla marmonner quelque chose comme « débutante »…La fille le toisa du regard, amère.
- Vous vous êtes bien préparé pour le combat?
- Qui vous dit que je suis ici pour un quelconque combat?
- Eh bien, Glutiss n’est visité que par des amateurs d’armes, de combats et de sang. Et cet hôtel est réservé aux « gladiateurs ».
- Bien vu. Oui je suis ici pour un combat. Vous aussi si je comprend bien.
- Exactement.
- Vous êtes déjà inscrite à une épreuve?
- Combat à mort.
Je ne tombe que sur mes concurrents, moi…
- …C’est dangereux mais je pense avoir des chances. De grandes chances. Vous savez, je suis déjà championne de plusieurs combats secondaires.
- Alors je vais avoir une adversaire de marque pour demain.
- Vous…? Commença-t-elle avant de s’arrêter brusquement. Son regard était devenu plus dur et son sourire s’était effacé.
- Oui, je participe au combat à mort aussi.
- Je vois. Bonne chance, répondit-elle simplement, sans intonation.
- Bonne chance, oui…
RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Cartedidentitjanoviabz6

Elle avait pris un ton plus froid tout d’un coup. Normal me direz-vous. Parler à une personne pouvant mourir de votre main ou pouvant devenir un tueur acharné contre vous peut facilement refroidir. Cette jeune femme sous ses aspects gentils et accueillants se révélera peut-être être une tueuse hors pair. J’imagine qu’un tel tournoi doit ramener des combattants très doués. Cette mission va être difficile, je le sens. Mais captivante, bien que mortelle malgré tout.
Je connais donc deux adversaires sur quatre. Les petites surprise du combat…
16h45
Je vais m’installer dans ma chambre. Il faudrait juste que je sache où elle se trouve…à l’accueil, il doit y avoir quelqu’un.
- Bonjour.
- Bonjour, monsieur! répondit le robot de l'accueil.
- Une chambre doit être réservée à mon nom…
- Très bien! Me coupa-t-il. Monnon, Monnon…non désolé. Pas de chambre au nom de Monnon. Au revoir, monsieur.
Euh…
- Non. Mon nom est Dabols. MagMell Dabols. Pas mon nom.
- Ah, veuillez m’excuser, monsieur…Non désolé. Aucun Pamonnon enregistré.
- …non. Mon nom est Dabols! Pamonnon c’est pas mon nom. Et Monnon n’est pas mon nom non plus!
- Je ne vous suis plus, monsieur. Si votre nom n’est pas votre nom et que ni Pamonnon, ni Monnon n’est votre nom, quel est votre nom ?
- Mais bordel…
- …Pas de Bordel, non plus.
- Dabols! Dabols, c’est Mon nom! Bordel, mon nom n’est ni Monnon ni Pamonnon. Et Bordel non plus. Ces noms-là ne sont pas mes noms! Ni Monnon, ni Pamonnon ni même Bordel, bordel! Ni rien! Juste Dabols! Dabols! Rien d’autre.
- Je sens que les circuits bilatéraux de mon cerveau bionique commencent à défaillir, monsieur.
- Une bonne révision et…
- Pardon, monsieur?
- Une chambre pour Dabols, répliquai-je.
- Je cherche…Oui. Dabols. Chambre 0185-B pour Mr MagMell Dabols. Tenez, le pass.
- Merci… pas trop tôt.
- Je ne m’appelle pas Patroto, monsieur. Je suis R-G 000147805 série 2.
- …grblzgbrlz…
- Oui, monsieur?
- Non, rien…au revoir.
- Au revoir, monsieur.
Ouf. Y’a des robots qui ont du mal parfois. Faut que je monte maintenant. Un peu fatigué du voyage…Juste un bon lit. En espérant qu’il ne soit pas de même style que l’accueil…
- Monsieur!
Quoi encore…
- Oui?
- Quelqu’un m’a laissé un… message pour vous.
- Donnez…
- Tenez, monsieur.
Je pris le morceau de…papier. Ici, dans l’Hoggeim je n’avais encore jamais vu de papier. Il y avait une phrase écrite dessus. Ecriture manuelle, plume. Qui peut posséder une plume ici…sur Maglion, oui d’accord…mais ici, cela semble très étrange…

«Bonjour, Deus MagaMaëll.»

Je laissai tomber mes affaires par terre, dans un bruit sourd.
- Qui…
Ce mot écrit à l’encre n’était pas anodin. Pas le moins du monde. Mon nom d’Âme ne pouvait pas être connu par n’importe qui…seuls les dieux sont sensés être au courant. Et toi, bien sûr…toi qui me manques tant…ce n’est pas…
J’ouvris grand les yeux. Elle était revenue. Et elle m’avait trouvé. Un large sourire apparut sur ma peau verte.
- Alors tu te présentes à moi de cette façon…, murmurai-je doucement.
Je fermai les yeux, serrai le morceau de papier contre ma poitrine et décidai d’aller dormir, emportée par une douce mélancolie de mon monde natal et de ma douce amie...

« Souvenirs oubliés, ressurgissant doucement
Souvenirs languissants, pansés mais saignants.
»

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Symbolemaglion07ox3


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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyDim 27 Aoû - 16:42

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Titre02jl9


- Il est 9H00, monsieur. Combat à mort prévu pour 14H00 cet après-midi. Il est 9H00, monsieur. Comb…
- Raaah… c’est bon ! Criai-je.
Grand coup de poing sur le réveil.
Combat pour 14H00 ! Pas besoin d’être réveillé pour 9H00 ! Et puis ce surplus de robots partout sur cette planète m’exaspère. Restez dans l’humain, la politique de robotique progressiste vous nuira plus qu’elle ne vous servira. Les robots sont utiles en petite quantité. Remplacez toute la main-d’œuvre humaine par des robots et il ne restera qu’un dixième de la population actuelle. Une planète robotique habitée par à peine 200 à 400 millions d’êtres humains…tu parles d’une vie.
Bourgeoisie bourrée de thunes, vivant en autarcie et complètement impotente, chaque individu ayant à sa botte une centaine de robots tous plus inutiles les uns que les autres. Et cette idée va devenir le nouveau modèle de politique et de mode de vie. Si ça continue, l’humanité ne va plus jurer que par ce système. L’ère macro-informatique empiété par la nouvelle ère néo-robotique.
Processus enclenché, c’est pratique des millions de robots ; population dépendante de la robotique ; perte d’inventivité et d’imagination. Ah, on se serait trompé ?
Dommage, trop tard pour changer.
Va falloir que je m’occupe de ça aussi.
Mais passons sur mes pensées pamphlétaires matinales.
Me réveiller 5 heures avant le combat…Il ne faut pas me faire ça. J’ai besoin d’un minimum de sommeil.
Mais trop de bruits, je me résignai à me lever.
Il fait froid en plus. Je vais prendre une bonne douche chaude, ça va me réveiller, pensai-je.
J’ai bien raison, ça réveille et ça revigore toujours. Je m’habillais en vitesse et me dirigeais vers la salle à manger pour un petit déjeuner tardif.
Rien de lourd, j’ai un combat cet après-midi. Quoique. C’est un combat à mort, être ballonné ou pas pour sa mort…ça ne change pas grand chose. Mais ne pas manger me ferait perdre des forces pour le combat. Et donc réduirait un peu mes chances de survie…Mais je crois que je n’ai même pas faim. Je pense à manger alors que dans quelques heures, je me condamne à mort.
Une pensée, une envie aussi futile que la faim.
Une simple faim.
Mais qu’est ce que je dis…je commence à devenir pessimiste dans les moments critiques. Pourtant je ne mourrais pas. Mon corps périra, certes. Mais pas le reste. Je suis une Âme ! Je ne mourrais pas avant des centaines, voire des milliers d’années…je m’inquiète pour rien. Ce simple corps, si faible, petit et inutile…pourquoi ? Peut-être parce que sans ce corps faible, petit et inutile, on ne me reconnaîtrait pas. Ce corps a vécu longtemps, a franchi un Passage d’un monde à un autre sans aucune blessure grave, ce corps fait maintenant partie intégrante de moi, Âme. Tant que je suis dans ce corps, ce dernier ne mourra pas de vieillesse, se guérira plus vite…non, je ne veux pas perdre ce corps. Même si cela arrivera un jour, ce ne sera pas aujourd’hui dans un vulgaire combat. Je ne mourrai pas ici.
- Monsieur Dabols ? dit une voix derrière moi.
- Hein ? Qui êtes-vous ? Demandai-je en me retournant, surpris.
- L’officier chargé de prévenir les combattants que l’entraînement commence bientôt.
- Pas besoin d’entraînement. Juste du repos, officier.
- L’entraînement est obligatoire, Mr Dabols, continua-t-il.
- Et à quoi cela va me servir ? J’ai déjà combattu et tous les combats se ressemblent.
- Je ne suis pas de cet avis mais…ces heures d’entraînement doivent vous préparez au combat.
- Si je suis là, c’est que je suis prêt.
- Pas forcément pour ce combat, sans vous offenser…
- Vous rigolez ? Ce sera un banal Pentacle comme tous les combats important, répondis-je, sûr de moi.
- Ecoutez, monsieur. Ce n’est pas contre vous, vous le savez bien. Mais cet entraînement est obligatoire. Si vous n’y allez pas, vous ne participez pas au combat.
Esprit fermé de militaire gradé va…
- [b]Bon. Très bien ! J’irais à votre foutu entraînement si il le faut…

- Merci, monsieur Dabols. L’entraînement commence dans trente minutes.
Merci de me prévenir au dernier moment en plus…
Allez, au revoir, officier ; oui, c’est ça, moi aussi officier ; au revoir, officier…
Trente minutes, ça me laisse un laps de temps assez court. En plus je ne connais pas vraiment la ville et la route, mieux vaut partir tout de suite. Veste, mallette et je peux y aller.
Je descends dans le hall d’entrée de l’hôtel et sors dehors pour trouver un taxi. J’attends quelques minutes devant l’hôtel, essayant de trouver un foutu taxi, puis une grande voiture s’arrête juste devant moi.
- MagMell Dabols ?
- Lui-même.
- Montez, c’est votre voiture pour la Morgue.
- Ah, on a des véhicules privés maintenant ?
- Comme vous pouvez le voir. On offre aux prochains badauds du crématoire un assez gros confort.
- Mouais…à mon dernier combat, je n’ai rien eu de tel.
- Vous pensez bien ! C’est seulement pour les grands tournois ! Toute cette organisation coûte chère.
- Bien sûr, j’imagine le coût que cela peut entraîner…
- Ouais. Je vous demanderais juste de monter pour avancer un peu.
- Oui, excusez-moi…
- Mais y’a pas de mal.
Je montais dans mon corbillard personnalisé. Luxueux en tout point, presque trop d’ailleurs. Kitch même.
- C’est parti. Des bouteilles sont à votre disposition : Eden, 163ème saison ; excellent. Hydromel, 201ème saison, le meilleur d’après moi. Vous avez aussi…
- Ca ira, merci, le coupais-je.
- Bien. Nous arriverons au Colisée dans quelques minutes, si ça avance bien.
En effet, j’apercevais au loin la forme mythique du grand Colisée. Le Colisée, arène géante des combats à mort, tombeau de guerriers plus puissants les uns que les autres. Les habitués et les habitants de Glutiss l’appellent la Morgue, surnom…inévitable. Nous sommes dans un monde civilisé, la Confédération de Maglion a imposé des lois et veille à les faire bien comprendre et respecter à tous et par tous. Mais les dirigeants de Glutiss ont réussi à faire passer leurs mortels combats par force de persuasions, d’exposés morbides mais utiles et de lois très strictes. Oh, ils ont mis du temps, on ne franchis pas une loi maglionnienne comme ça… Mais vous connaissez la politique ; rajoutez quelques zéros et vous obtiendrez ce que vous voudrez. Et Glutiss a pu exercer, en toute légalité, ses combats à mort. Et le Colisée fut construit. Ses plans sont calqués directement d’anciens dessins d’architecture datant d’avant la Confédération, bien avant. Ce bâtiment est une merveille, je suis presque déçu de ne pas l’avoir inventé. Mais il date sûrement de l’anté-antiquité, voire avant, pas de gros regrets. Personne, aujourd’hui, n’est capable d’inventer un truc pareil. Trop grand, trop imposant, trop long à faire. Un alliage de formes telles que celles-ci…on n’en voit plus nul part. Le Colisée a des ouvertures partout. Tout autour des arcs dont la courbe forme un arc de cercle parfait, des fenêtres alignées sur plusieurs niveaux. L’entrée du Colisée est une immense porte précédée par un escalier en marbre de Liuly, très recherché. Mais la construction de ce Colisée et les jeux qu’ils entraînent n’est pas de lavis de tout le monde. Ils y a déjà eu, et il y a encore, de grandes manifestations contre les combats à mort. On devrait sûrement en voir…
Ah, l’immense bulle de verre et de plasma où se déroule les combats. Divisée en plusieurs étages par des plateaux en métal où l’on installe différents types d’arènes. J’ai déjà vu des arènes forestières, des modèles de type lunaire ou même une reproduction d’un grand océan avec un archipel, avec temple primitif et petits campements…L’espace est gigantesque, la modélisation est presque infinie. On peut tout y faire et c’est toujours une surprise pour les participants. La bulle reste opaque jusqu’à ce que le combat se termine. Seules des caméras miniaturiésées et indétectables à l’intérieur de l’arène permettent de montrer les combats à l’intérieurs.
- Eh merde.
On s’arrête.
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Un barrage. Encore ces manifestants contre la Morgue. Ils doivent bloquer la route et l’entrée. Le Colisée est créé depuis des dizaines d’années déjà, c’est adopté maintenant. Maya 4068 c’était y’a des années, y’a prescription maintenant.
- A voir…mais que fait-on dans ce cas ?
- Eh bien…il va falloir faire un détour.
- Ca va être long ?
- Ca dépend. C’est surtout en fonction des blocus près du Vivarium.
- Du Viva… ? Ah oui. Pour la chasse.
- Ouais, y’a toujours foules par là-bas. Des tonnes de voitures arrêtées pour tenter d’apercevoir les bêtes.

Nous passâmes effectivement devant le Vivarium. Embouteillage. Le chauffeur avait raison, les badauds s’entassaient près du bâtiment. Aucun animal pourtant. Mais on s’entasse quand même.
Les gens…
Ah, on aperçoit la pancarte au-dessus de l’entrée du Vivarium, où se passe des chasses aussi dangereuses que les combats du Colisée. Le Vivarium offre un autre genre de combats et de périls. Des bêtes sauvages clonées depuis leurs planètes d’origine contre des concurrents armés d’une arme et de cinq robots. Chaque année, une citation accompagne l’entrée en lice des concurrents. Cette fois-ci, on a droit à :
« Faites bien comprendre à la bête que c’est elle qui doit être tuée, pas vous. »
J’adore.
Ah, ça diminue ! On recommence à avancer.
Le reste du trajet reste calme et sans intérêt.
- Et voila, Mr Dabols. Je vous laisse ici, on vous attend dans les vestiaires.
- Très bien. Merci beaucoup.
- Mais y’a pas de quoi, c’est mon boulot.
Je sors du véhicule et entre dans le gigantesque bâtiment. Je suis un long couloir fin et haut aux fresques antiques ; reproduites.
Sombre et froid, dalles blanches, murs blancs, plafond blanc. On dirait un hôpital.
Ah une porte, ce doit être là.
J’ouvre.
- Ah vous voilà. Vous êtes en retard, me dit une voix inconnue.
Jeune femme belle et stricte. Soldate émérite, à la vue de ses médailles, et sûrement une entraîneuse tout aussi expérimentée. Si on est obligé de faire un parcours du combattant, je deviendrais déserteur.
- J’expliquais aux autres concurrents comment se déroulera le combat.
- Alors je peux aller boire un coup, les règles je les connais.
- Vous êtes sûr ?
- Pentacle type2, règles classiques. Pas besoin d’être devin pour trouver ça.
- Vous vous trompez. C’est bien un Pentacle, mais du type 3.
- Type 3 ? Mais il n’y que deux types de Pentacle, dis-je en fronçant les sourcils.
- Le type 3 a été créé spécialement pour ce tournoi.
- Bon très bien, dis-je un déçu, …je vais devoir rester…
- Merci. Voici donc les règles du Pentacle T.3.
Elle appuya sur deux ou trois boutons de l’ordinateur à côté d’elle et une tablette de métal un peu amochée apparue en holovision devant nous.
RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Gravureor0

Nous lûmes en silence nos dix commandements.
- Le Pentacle permettra certainement plus de clarté.
Le reproduction virtuelle apparue à côté de la tablette.
RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Pentaclenq8

- Chacun d’entres vous se verra attribué une couleur arbitrairement. Gaïa, Terra, Phénix, Zéphyr et Poséi.
- Jolis noms…
- Gardez votre ironie, Mr Dabols, me coupa-t-elle. Ces noms sont tirés de très anciennes civilisations et…
- Et je sais. On les utilise encore. Mais c’est la façon dont vous les utiliser. Ces noms ne proviennent pas de la même langue, c’est un mélange hétéroclite. Maintenant, on ne regarde que le sens et la symbolique. Racine différente ? provenance diverse ? Et alors ? Ca fait joli…voilà, l’état d’esprit actuel. La symbolique, toujours…
- Les noms ne sont pas de moi et mes connaissances sur les noms antiques sont réduites.
…Pourquoi les militaires se braquent-ils quand ils ont tord ? Pourquoi dont-ils porter le chapeau à quelqu’un d’autre ? Pourquoi ce code militaire si…rigide ? C’est vraiment un autre monde…
Petit rire d’un candidat. Une candidate, même. Long manteau, robe sombre, gantée d’une seule main, un grand col, semblable au mien en plus haut, lui cachant le bas du visage, jusqu’au nez. Cheveux aux reflets dorés et yeux cachés sous les mèches blondes.
Elle se nomme Tania Dackon. Elle me laisse une impression étrange…
RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Cartedidentittaniael4

- Tirage des couleurs. L’ordinateur va déterminer victimes et tueurs.
Le macro-processeur, installé devant nous, cogite. Il cherche, mélange, re-mélange, trie, pour enfin sortir les résultats :


Citation :
Janovia All : Zéphyr — tueur de Terra, victime de Gaïa.
MagMell Dabols : Phénix — tueur de Gaïa, victime de Poséi.
Tania Dackon : Terra — tueur de Poséi, victime de Zéphyr.
Piotr Malovitch : Poséi — tueur de Phénix, victime de Terra.
Naëvan Venidit : Gaïa — tueur de Zéphyr, victime de Phénix.

Naëvan Venidit. Celui qui est sensé mourir de mes mains. Je ne vous en ai pas encore parlé.
Naëvan Venidit est étrange. Il ne dit rien, ne regarde personne et reste en retrait. Son regard est…vide. Aucune lueur. Rien. Sans parler du reste de sa physionomie. Maigre et grand, il parait frêle. Visage allongé, menton en avant, doigts longs et fins, les veines ressortent même sur les mains.
Il est convulsé par moments et reste les bras croisés. Et c’est ma victime. Je le regarde posément. Il tourne légèrement la tête vers moi et semble un peu effrayé.
RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Cartedidentitnaevanlk0

- Entrez dans l’arène. Le match commence.
- Et l’entraînement ? Nous sommes là pour ça, non ?
- Il a été annulé.
- Ah. Et pourquoi cela ?
- Manque de temps. La foule est en délire, nous n’avons pu les faire attendre plus longtemps.
Je me levai comme les quatre autres et m’avançai au dehors.
Nous passons tous les cinq par un sas de sortie.
Je stress mais en avant pour la mise à mort.

« La mort t’embrasse
Comme la vie t’enlace.
»

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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyDim 27 Aoû - 22:25

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Titre03gc6


- Bonsoir ! Nous sommes tous ici pour l’un des combats les plus palpitants de l’année ! Un combat regroupant cinq des plus grands gladiateurs dans un Pentacle totalement i-né-dit ! En effet…
Lourd. La voix exaspérante et le débit de futilités à la seconde du commentateur donnaient un air d’émission holographique à ce combat qui représentait bien plus qu’un simple loisir. Mais tout ces spectateurs qui n’attendaient que l’entrée des « gladiateurs » n’imaginaient même pas cette importance pourtant les concernant bien plus qu’il n’imaginent.
Toute cette masse portée par de simples jeux… il en faut peu pour attirer les foules. Bien trop peu.
Une voix fluette me sortit de mes pensées :
- Mesdames et messieurs les concurrents ; si vous voulez bien me suivre, dit une hôtesse en minijupe d’un rouge brique nous demandant de la suivre dans une allée couverte et insonorisée.
- … Les concurrents entrent dans la bulle ! Repris, d’une voix toujours entraînante, le commentateur. L’affrontement approche ! Préparez-vous et retenez votre soufl…
Silence.
Le simple et calme bruit de pas dans un couloir fait du bien. Aucune foule rugissante, aucun commentateur aboyant ni même ces satanés sponsors chuintant sur tous les panneaux de l’arène. Toute la jungle urbaine derrière moi. La sérénité d’un couloir bétonné et bardé de plaques insonorisées. L’urbanisation devrait se faire dans le mutisme des foules, ça avancerait plus vite…
- Stoppez, soldats ! beugla un pit-bull en uniforme.
Re-bonjour forêt vrombissante.
- Vous allez entrer dans l’arène ! Lieutenant, les armes !
Un jeune homme qui faisait à peine la moitié de la carrure de l’autre gueulard s’avançât à côté de celui que l’on nommait Capitaine. Le gueulard, justement.
- Rompez lieutenant !
Mais il peut pas s’empêcher de hurler ou quoi ? pensai-je.
- Voici vos armes, soldats ! Vous allez entrer dans l’arène !
Alors d’une tu nous casse les oreilles et de deux, tu radotes. Et c’est capitaine…
La masse nous envoya nos armes sans y faire attention.
- Eh ! Vous vous sentez obligés de nous les balancer ? M’écriai-je tandis que mon arme dont la sécurité n’était pas mise me tombai dans les bras.
- On est pas dans une cour d’école, soldat ! C’est l’armée ici ! Les râleurs on les vire !
- Et les gros cons on les vire
? murmurai-je. Excusez-moi mais qui êtes-vous pour parler sur ce ton ?
- Capitaine Rell des forces terrestres de Glutiss. Ici, je donne les ordres et vous obéissez !
- Vous obéir ? Je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous ; capitaine ou pas. Je ne fais pas partie de l’armée que je sache.
- Vous êtes ici sous la direction de l’armée. Et je la représente !
cracha-t-il.
Je me frottai les yeux doucement et respirant profondément.
- Pourriez-vous, au moins, arrêter de gueuler ?
- Mais…virez-moi ce gobelin ! Les réfractaires n’ont rien à faire là !
- Capitaine
, répliqua le lieutenant. Dois-je vous rappelez que l’arène et les combats sont sous la direction de l’Etat et non de l’armée. Nous ne sommes ici que pour veiller au fonctionnement, pas pour faire la loi.
Le capitaine sembla se renfrogner, bougonna puis partit sans au revoir.
- Veuillez excuser le capitaine. Il est un peu…
- Emmerdeur
, lançai-je.
- Rigide.
- Le combat commence bientôt ? Je commence à m’impatienter…
, dit Janovia All d’un coin de la pièce.
- Oui, madame. Le combat commence dans 7minutes. La bulle va s’ouvrir et vous découvrirez le terrain. L’ouverture des sas s’ouvrira alors. Vous entrez chacun par une entrée différente. Ah et j’oubliais, voici vos blasons.
Le lieutenant nous tendit à chacun de nous un blason représentant notre symbole. Moyen de se faire reconnaître par les autres joueurs.
Pendant que les autres accrochèrent leur insigne et préparèrent leurs armes, je regardai ces dernières. Une longue et large épée pour Janovia. Arme très peu répandue dans les tournois à cause des arts de l’épée et du sabre qui se perdent mais qui peut s’avérer efficace. Un bras bionique pour Piotr Malovitch. Ces bras aussi sont peu nombreux dans les combats mais plutôt à cause de leur poids que de leur difficile maniabilité. Mais ce qui est étrange c’est que ce cher Piotr n’en a qu’un. D’habitude les combattants les utilisent par paire. Le sien doit avoir des ajouts, il faudra que je fasse gaffe. Les deux autres ont des armes classiques, Tania Dackon un déchargeur gaussien, qui, comme son nom l’indique, décharge une grosse quantité d’électrons, de quoi faire un bon trou dans un mur bétonné. Et Naëvan Venidit, lui, a opté pour un lance-flamme. Classique.
- Mesdames et messieurs ! Les concurrents vont entrer en lice !!
- Chacun de vous allez entrer dans un sas différent. 2minutes avant le début du combat
, dit le lieutenant.
Acquiescement général.
Je partis vers le sas qu m’étais désigné. Le public était toujours hors de lui, impatient, avide d’exécutions. Un naïf, nouveau venu dans les combats du Colisée, tomberait en extase devant la horde de spectateurs l’acclamant et l’élevant comme une vedette. Mais contrairement aux groopies dégénérées de n’importe quel acteur d’holovision, les amateurs des combats ne s’intéressent non pas à la vie des gladiateurs mais à leur mort.
Chute fantasque pour le non-initié ; adieu rêves de gloire et bienvenue dans l’impitoyable réalité humaine.
Bon, il est où ce sas, me demandai-je pour moi-même. Ah, le voici.
Je regardai ma montre ; encore deux minutes avant l’ouverture du sas.
Inspiration. Arme bien chargée ? – Oui, oui ; Blason bien en vue ? – Absolument ; Bon…schizophrénie bien en place ? – Depuis toujours ; C’est bien ce que je crains. Il faut que j’arrête de me parler à moi-même, non pas que ce soit malsain mais je m’emmêle et…
Je m’arrêtai de penser en attendant un petit bruit lointain. Perdu dans mes songes, je n’entendais que faiblement le signal de départ.
- Et c’est parti ! Les sas viennent de s’ouvrir et les concurrents entrent dans l’arène ! Que le combat commence ! répliqua le commentateur comme pour me presser d’entrer.
A peine ai-je posé le pied dans la bulle que le sas se referma violemment et disparut.
Aucune possibilité de sortie. Je finirai ce combat de toute manière.
A la vie à la mort…
Je regardai aux alentours. Je me trouvai au rez-de-chaussée de cette bulle à trois niveaux. Sur un diamètre de 50 à 100 mètres, la bulle offre un espace très vaste en largeur. En hauteur le tout ne tient que sur 30 mètres à peine. 25 bons mètres se trouvent ancrés dans la terre du Colisée. Dans toute cette partie souterraine se trouvent le plus gros des ordinateurs et des machines faisant fonctionner toute la bulle. Le reste de la machinerie et de l’alimentation générale se trouve au-dessus de la bulle et prennent plusieurs dizaines de mètres. Le reste est comblé par des plaques de métaux et d’alliages très résistants épais de quelques mètres chacun et séparant les étages. Toute la partie de l’arène à proprement parler a une forme ressemblant bien plus à un disque qu’une bulle, en définitive.
Aucun signe de vie ; les cinq concurrents sont espacés pour ne pas se rencontrer dans les premières minutes. Mais il vaut mieux vérifier. On a déjà vu des bestioles traîner dans les couloirs, au bon vouloir des ordinateurs.
Je me décidai à avancer. Le terrain était une jungle épaisse, un terrain classique mais efficace. Je marchai entre des arbres semblant aller très haut dans le ciel. Les plafonds étaient invisibles et tout était prévu pour donner une impression d’espace. Aucuns bruits humains dans cette forêt vierge, seulement les bruissements des feuilles et le vent artificiel.
Les débuts de combats sont toujours un tantinet ennuyeux mais s’intensifient rapidement. Je vous passerai donc ma rencontre avec ces foutues plantes carnivores, mes légers problèmes avec les lianes qui ont eu la mauvaise idée d’être collantes ou mes même mes multiples piqûres de moustiques.
Tout a été prévu, flore comme faune. Excessivement prévu.
Pendant un quart d’heure je parcourai la jungle sans rencontrer aucun autre combattant. L’ennui et la solitude devenant omniprésents.
Il n’y avait rien à faire si ce n’est se débattre entre les plantes et espérer trouver de l’action un moment où l’on s’y attend, si possible.
Je continuai de marcher encore plusieurs minutes avant de tomber dans un cul de sac de lianes, de feuilles, d’arbres et autres plantes. Je n’ai vu aucun autre chemin avant d’arriver jusqu’ici.
Je ne réfléchis pas plus longtemps. Je retirai la sécurité de mon arme et tirai dans le tas de feuilles. Je tirai plusieurs coups en cascade n’attendant pas de voir le résultat.
Je m’arrêtai un moment pour voir dans quel état sont les plantes et remarquai qu’il restait encore un mur épais de toutes sortes de fougères et d’arbres à écorce dure. Je stoppai mes tirs, sachant que tout ça était inutile et je tendis l’oreille, croyant avoir entendu un petit bruit. Je restai en alerte quelques secondes. Pas assez pour voir un éclat de métal parmi les branches. Le coup partit vite. Une fine aiguille frôla mon coup et une violente décharge électrique me fit tordre de douleur. Les yeux exorbités, je lâchai mon arme et mis mes deux mains sur mon coup tentant d’atténuer la douleur, en vain. Je tombai à genou, en serrant les dents sous le coup du choc. Je levai la tête juste à temps pour voir un second éclat argenté et me poussai rapidement pour éviter le coup. L’aiguille passa tout près de ma main droite. J’entendis un juron et un bruissement de feuille me signalant que mon agresseur s’enfuit. Je me relevai difficilement et courre vers les fougères pour tenter d’apercevoir le fuyard. Je n’eus le temps de ne voir qu’une touffe de cheveux. Des cheveux mi-longs et bruns.
- Janovia…, dis-je sans comprendre.
Janovia All n’était pas sensée me tuer. Mais à moins d’avoir mal vu…
Je me relèvai difficilement, une douleur faible mais encore présente dans mon coup. Je décidai de partir dans l’autre sens.
Je ramassai mon arme et m’arrêtai.
- Que… ?
Je ne pouvais plus bouger les pieds. Des tenailles d’un métal froid me retenaient au sol. Des tenailles sortant du sol et me tenant fermement attaché. Je pris mon arme et tirai sur le métal sans aucun effet. Je vis d’autres pinces se tendre pour attraper mes bras et mon corps. Je me débattais autant que je pus pour finalement abandonner, sachant que tout ceci était vain.
Des pinces s’accrochèrent à mes poignets et me tirèrent violement vers le sol. J’étais à genoux et les deux bras tirés un peu en arrières de mon corps. Je serrais les poings.
D’autres pinces continuèrent à s’avancer vers mon torse et mon coup. Elles m’empoignèrent avec force et me bloquèrent presque la respiration. Ma tête ne pouvait plus faire un mouvement, mon coup étant totalement bloqué par une tenaille me tirant par l’arrière, inflexible. Je sentis une vague de froid monter en moi, sur tout mon corps endolori. Je baissai les yeux pour voir une vague fine me recouvrant lentement tout le corps d’un plasma bleuté. Pendant cette opération, un nouveau câble bien plus fin que les autres et se finissant en une aiguille courte s’approcha dangereusement de ma tête.
Des gouttes de sueur apparurent sur mon front en voyant l’aiguille arriver au niveau de ma tempe et prendre de l’élan pour s’enfoncer sèchement dans ma tempe. Je fermai les yeux et serre les dents. Une vive douleur arriva aussi rapidement qu’elle s’enfuit.
Puis j’entendis une voix sans ton me parler :
« Progression de la démolécularisation en cours. Vous êtes maintenant protégé à 75%...80%...85%...90%...95%...100%. Veuillez bouger le moins possible pendant l’opération. Sujet Phénix, prêt. »
Une démolécularisation ? Pourquoi…
Une sensation de mélange dans tout mon ventre me donna presque envie de vomir se fit sentir suivie presque simultanément d’une douleur dans les membres, comme si ma chair, mes os et mes muscles étaient étirés à l’extrème. Je ne pouvais pas bouger pour tenter de stopper ma souffrance et j’attendis, un filet de sang coulant de ma bouche, que toute cette opération cesse.
La douleur et la souffrance atteignèrent leur paroxysme quand la couche de plasma se mit à serrer violement mon corps toujours tiré avec force. Je me sentis faiblir et le noir prit la place du paysage mouvant et flou.
Je m’évanouis.


Dernière édition par le Dim 27 Aoû - 22:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyDim 27 Aoû - 22:27

Un douce chaleur me caressait mes bras nus et un côté de ma tête. Le sol était chaud et un léger vent tiède passait sur mon crâne chauve. Je fermai les yeux pour apprécier ce moment de plaisir.
Je repris petit à petit mes esprits et tentai faiblement et difficilement de me relever.
Je gardai encore les yeux fermés mais je sentis que la terre et l’environnement avait changé. Je refermai mes doigts et sens du sable fin s’écouler sous ma main. Je me relevai et ouvris les yeux pour découvrir un tout nouveau paysage, abasourdi.
Je me trouvai sur du sable beige presque jaune. Devant moi se trouvait un village abandonné et presque en ruine. Il me cachait la vue du reste du décor. Au-dessus, un ciel bleu et clair s’étendait jusqu’à l’horizon, sans aucune imperfection.
Je venais de passer en quelques minutes d’une forêt luxuriante à un désert sec et vide.
Alors leur démolécularisation servait à ça…à pouvoir transformer à volonté le paysage entier de l’arène. Sachant qu’une simple transformation d’objets classiques vaut des milliers de crédits, un terrain si grand doit coûter des milliards… Tout ça pour en foutre plein la vue. La trésorerie de la planète est déjà en déficit mais ils trouvent encore l’argent pour tout ça…
Ca me dépasse complètement.
Mais malgré tout l’argent dépensé dans cette technologie, elle n’en est pas moins très belle.
Tout est réel, solide. Ce n’était pas un simple hologramme à taille humaine, c’était un vrai paysage créé, remodelable à l’infini. J’entrai dans une villa en ruine à deux étages. La porte était défoncée et tout l’intérieur était vide. Je tombai dans ce qui devait être un salon. Les murs s’effritèrent et les mosaïques colorées étaient abîmées par ce qui paraissait être de l’usure.
Il y avait une autre entrée bloquée par un amas de pierres et un escalier qui tenait encore menant vers l’étage. Je m’avançai et montai l’escalier en me tenant à la rambarde en bois brun foncé. Je marchais lentement encore un peu fatigué jusqu’à arriver au second étage.
Etrangement le décor y était différent, n’allant pas du tout avec le bas de la demeure et je pouvais apercevoir d’où j’étais une porte dont la lumière filtrait à travers. Je continuais à progresser dans un étage paraissant bien moins luxueux que le rez-de-chaussée.
Je finis par ouvrir la porte et je compris la différence entre les deux étages.
Extraordinaire.
J’avançai en dehors de la maison, sur du sable.
Je me retournai et j’ai devant moi une petit chaumière bien plus pauvre que l’autre. Le village avait aussi changé. Les bâtiments n’étaient plus les mêmes et leurs positions étaient différentes.
Je ne compris pas tout de suite puis je me souvins des différents étages du Colisée.
Magnifique passage à niveaux. Le bas de l’escalier présentait un paysage et le haut un autre décor, à peine différent. Tout a été pensé, méthodiquement, pour nous surprendre et rendre le jeu…plus palpitant.
Je me baladai dans les rues ensablées et entrai dans ce qui devait être un bazar. L’étalage était à moitié en miettes et l’intérieur est poussiéreux.
Chut.
J’entendis un bruit au dehors.
Je ne bougeai pas, attendant. Puis les pas s’arrêtèrent. Quelques secondes restèrent dans le silence puis brusquement, un sifflement d’air se fit entendre et je vis un bras de métal deux fois plus large que le mien transpercer le mur de pierre, juste à côté de moi.
Piotr Malovitch.
Il continuait de taper sur le mur pendant que je m’écartai de ce dernier et retirai la sécurité de mon arme. Je la tendis devant moi, la main serrée et je regardai Piotr détruire entièrement le mur apparemment peu solide. Dans un nuage de poussière je vis sa forme massive et haute.
Il avança d’un ou deux pas et me sourit cyniquement.
- Bonjour, Mr Dabols, dit-il de sa voix dure.
Avant de pouvoir répondre, il fonça sur moi et je n’eus que le réflexe de tirer à bout portant. Le tir d’ions lui brûla l’épaule gauche. Il porta son autre main en métal à la blessure et ralentit sa course dans un grognement incompréhensible.
Je profitai de ce moment pour m’enfuir en dehors du bazar pour tenter de semer mon tueur. Je courus le plus vite possible et me retournai un moment pour voir Piotr sortir de la bâtisse et se mettre à courir derrière moi pour me rattraper.
Nous continuâmes ainsi pendant encore quelques minutes mais je commençais à fatiguer et je sentais mes jambes faiblir doucement. Doucement mais trop vite pour l’allure du géant.
Je tournai subitement dans une petite rue pour me retrouver dans un cul de sac.
Désespéré et énervé je commençai à revenir en arrière mais vis Piotr dans l’encadrement de la rue.
Il commençât à avancer quand je bénis le hasard des ordinateurs.
Les pinces de métal venaient de nous attacher les pieds et les autres commençaient à apparaître. Je fermai les yeux de plaisir en attendant la souffrance. Douce comparée à la mort.
Mais rien ne vint. Je rouvris les yeux pour m’apercevoir que les pinces de Piotr le tenaient fermement alors que je n’étais retenu que par trois tenailles. Les autres restaient tendus depuis le sol mais n’avançaient plus.
Le paysage commençait à devenir un peu flou et je fus pris de panique, ne désirant pas le moins du monde être intégré au paysage de cette arène.
Je pris fermement les câbles et tentai de me les accrocher aux bras et au torse sans effet. Je ne comprenais pas pourquoi elles ne bougeaient plus, je continuai de tirer, de pousser…
Sans effet. Les câbles restaient totalement inertes.
Je vis Piotr attaché et la couche de plasma le recouvrant avancer lentement sur son corps musclé. Trop occupé à rire de ma situation tragique.
Je commençai à me dire que j’allai vraiment laisser ce corps ici et reprendre mon chemin d’Âme sans me souvenir de rien. Cette pensée me fit trembler rien qu’à l’idée de sa réalisation.
Le paysage continuait à se mouvoir lentement et tout commençait à se déformer.
Puis je fus violemment tiré en arrière. Mon corps entier fût immobilisé dans une douleur fugace.
- Merci…, murmurai-je.
Les câbles avaient repris vie et rattrapaient leur retard rapidement et sans se soucier de ma souffrance qui devenait de plus en plus grande. Ma colonne vertébrale était comme un arc tendu. Et je souffrais.
Le plasma commença à s’avancer sur mon corps beaucoup plus rapidement et était presque glaçant.
Au bout de quelques minutes, j’étais totalement protégé et le paysage commençait sérieusement à changer.
Puis la couche de plasma se resserra, je me crispai et le paysage changea totalement. Je sombrai dans le noir.

A mon réveil, le désert avait disparut. Je retrouvais une couleur verte de forêt. Mais ce n’était plus une forêt tropicale.
Je me trouvai dans une forêt verte, jaune et brune. Une forêt de zone tempérée.
Les arbres étaient des chênes, des bouleaux ou des frênes aux couleurs orangées, vert clair et jaunies. Le tout donnait une impression automnale, dans un doux parfum de boiseries. Des feuilles recouvraient quasiment tout le sol d’une terre brune.
Je me levai, pris mon arme en main et respirai cinq minutes dans la brise.
Et je me mis en route. Je marchais sur une sorte de chemin recouvert de feuilles mortes.
Apparemment, Piotr et moi avons été séparé par la forêt dense. Avec un peu de chance je ne tomberai plus sur lui.
Je marchai encore quelques minutes avant d’entendre un bruit qui n’était sûrement pas le vent. Je pensai immédiatement que le géant m’avait déjà retrouvé mais je me trompais.
Une gerbe de feu sortit des buissons, au coin du chemin et me noirci les habits pendant que je m’écartai vers la gauche, pour éviter les flammes. Je vis la gerbe s’éteindre et je regardai mon agresseur. Naëvan Venedit se tenait devant moi, son lance-flamme dans les bras, pointé sur moi. Il avait toujours son regard vitreux et ne regardant nulle part. Il eu un hoquet et ses yeux brillèrent un instant en me fixant et il dit faiblement :
- Vous…
Puis ses yeux redevinrent vides et un filet de bave coula de sa bouche. Il me pointa son lance-flamme droit sur ma tête et appuya sur la gâchette. Je me poussai sur le côté, sortis mon arme et lui tirai dessus. Le coup lui toucha l’avant-bras et il poussa un petit cri avant de tomber en lâchant son arme.
Il resta à terre et ne tenta même pas de se relever.
Je me levai, m’époussetai et pris mon arme pour la ficher juste au-dessus de la tête de Naëvan, prêt à tirer.
- Apparemment ça n’a pas réussit. Il va falloir en finir…, dis-je posément.
- Si tu tires, je t’assures que je suis prête à faire de même, dit une autre voix, derrière mon dos.
Une voix douce et mélodieuse.
Une voix connue.
Ta voix…
Son déchargeur était prostré contre mon coup et je sentis une légère pression.
- Baisse ton arme, MagMell Dabols, dit fermement la voix de Tifania Drackenwind, alias Tania Dackon.
Je souris.


« Un chant dans la nuit me fit revenir
Une douce sensation se fit sentir
Et tout mon être se mit à sourire.
»

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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyLun 28 Aoû - 0:59

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Titre04mx4


- Alors c’est bien toi.
Je l’entendis répondre de sa voix douce mais ferme :
- Oui.
- Tifania… j’ai tant de choses à te dire, à te demander…
- Je sais, moi aussi. Mais l’heure n’est pas aux bavardages, Mag’.

Elle poussa un plus son arme contre mon cou. J’affermis la poigne de la mienne au-dessus du crâne de Venedit, toujours affaissé sur le seul, perdu dans ce qui semblait être un combat qui ne le concernait pas.
- Très bien, soupirai-je, mais dépose ton arme alors.
- Dépose la tienne avant. Tu n’es pas en position de force face à moi, Mag’.
- Exact. Mais mon arme est prête à tirer sur cet homme et ce n’est pas à coup de blaster que tu me tueras.
- Peut-être mais je t’obligerai à quitter ce monde et je sais que tu n’en as pas envie, surtout à cause d’un meurtre d’un innocent.
- Tifania, la protectrice de la veuve et de l’orphelin contre les méchants gobelins
, soufflai-je dans un large sourire.
- Très drôle, Mag’…
- L’évocation du passé t’émeut toujours autant à ce que je vois.

Un rictus apparut sur son visage lisse et d’un blanc doré.
- Mag’, ce Venedit est une victime. Lâche ce…
- Une victime qui n’a pas hésité à me tirer dessus, je te signale.
- Autodéfense. Il est sous drogues fortes. Plus aucun contrôle de soi. Tu n’as pas le droit de vouloir l’achever.
- Moi, on m’attaque, je réplique ; instinctivement.
- Tu es encore beaucoup trop laxiste sur les convictions qui devraient t’animer. Une vie est une vie.
- Nous avons tous nos raisons de tuer un homme
, répliquai-je.
- C’est dans ces moments-là que je te trouve au plus bas. Le mâle reprend le dessus sur tout, l’intellect, les sens et l’Âme que tu es.
- Toujours féministe à mort.
- Toujours
, dit-elle en souriant, découvrant ses dents blanches et alignées. Maintenant, baisse ton arme. Tu sais très bien que c’est lui que l’on doit protéger.
- Oui mais vivant ou mort, c’est pareil…
, dis-je en la taquinant et, en même temps, songeant que ce ne serait absolument pas pareil. Il me le fallait…
- Mag’ ! me coupa-t-elle dans mes pensées.
- Ok, ok. J’ai compris.
Je baissai le bras qui commençait à s’ankyloser et remis en place le cran de sécurité. Tifania fit de même avec son arme.
- Quel est notre programme, maintenant ? J’ai la brute à mes trousses et toi la brunette. La brune, la brute et les truands…, dis-je en souriant pour moi-même.
- Malovitch n’est pas le problème. Je suis sa tueuse.
- C’est vrai… Mais je deviendrais alors ta victime.
- Ma victime ? Ca me plaît beaucoup ça
, fit-elle, plissant les yeux en me regardant sournoisement.
Je ne pus m’empêcher de rire.
- Tu as toujours voulu être dominatrice, Tifania Drackenwind.
- Et toi, tu n’avais pas détesté ça que je sache, mon cher MagMell…ma chère Ambre
? Finit-elle en me provoquant.
- Ambre n’était qu’un nom d’emprunt pour ma période…féminine.
- C’est le moins qu’on puisse dire. Tu étais une femme. Si ça n’est pas féminin…
- Il faut avouer que ce foutu sorcier avait bien bossé. Je fus transformé en une charmante jeune elfe au teint de pèche et au corps idyllique. Pour ton plus grand plaisir
, terminai-je en me retournant vers elle.
Elle sourit en se mordillant la lèvre inférieure. Rougissante.
- Mais cessons d’évoquer des souvenirs trop plaisants et revenons à notre âpre réalité…
Elle sembla reprendre ses esprits, se secoua un peu la tête et dit :
- Tu…tu as raison. Il faut protéger Venedit. Si Piotr arrive à te tuer, il ne fera qu’une bouchée de lui.
- Je ne mourrai pas.
- C’est peu probable. Mais toujours possible.
- Je ne mourrai pas
, répétai-je. Pas maintenant ni dans ce combat.
- Les intérêts sont trop grands pour considérer ce combat comme un simple combat.

J’attendis quelques secondes avant de demander :
- Pourquoi es-tu ici, Tifania ?
- Pour la même raison que toi.
- Tu…n’as quand même pas été envoyée par le Concile de…
- Non, non. D’aucune organisation de ce monde. Ni d’ailleurs. Je viens de ma propre initiative. Et quand j’ai su que le Concile t’avait envoyé ici, je n’ai pas hésité.
- Il ne m’a pas envoyé. J’ai demandé à être affecté à cette mission. Une perspective pour eux de me voir mourir. Mais, comment l’as-tu su ?
- J’ai gardé des fragments de mon empathie.

Je fronçai les sourcils.
- L’empathie ne permet pas de collecter les informations. Elle n’est utile que pour les sentiments. Et comment l’as-tu gardé ici ?
- L’empathie n’est pas liée à la magie. C’est une sorte de don que j’ai eu…
- Pratique.
- Très. Trop, peut-être… Sentir et contrôler une partie des sentiments est un pouvoir énorme. Tu ne rends pas compte. Mais passons. J’ai eu ces informations à ma manière et je suis venue sur Glutiss. Pour toi… et pour lui.

Elle désigna d’un mouvement de tête le pauvre Venedit, toujours avachi par terre.
- Il n’a pas à mourir ici. Leurs meurtres ont assez durés, Mag’. Finissons-en.
- Très bien, je te suis. Piotr doit être à ma recherche. Je l’ai semé mais il devrait revenir bientôt. Il suffit de le piéger ; je jouerai l’appât pendant que tu le tuera par derrière.
- Ca me va. J’ai l’habitude de combattre dans l’ombre. Et pour Janovia…que fait-on ? Elle doit me chasser, quoique…
, elle mit son doigt sur ses lèvres et sourit malicieusement. Quoiqu’elle est peut-être encore en train de pestiférer dans l’amas de fougères où je l’ai entraînée…
- Bien joué, ça nous laisse le temps d’en finir avec Piotr avant de s’occuper d’elle. Bien qu’en la tuant, nous deviendrons hors-jeu et…
- Et il ne restera plus que nous trois, idiot.
- Pas pensé…
, dis-je en regardant ailleurs.
Elle sourit.
- Allez. Met-toi en place, petit appât. Maman Tifania va s’occuper du méchant Piotr.
- Raaaah…


***

« Danse petite fée, danse
Oublie les souvenirs ténus
Qui te ronge, t’oppresse
Danse,
Songe à l’avenir, au futur omniscient
Songes à venir, mûrs et oppressants
Son jeu de souvenirs est dur et de sang
Danse,
Danse petite fée, danse
La roue du temps t’appelles
Mais le présent t’abîmes
Le maintenant est malfaisant
Il te viole t’opprimes
Fuis vite — mon enfant !
Avant que n’arrives, battant des ailes
Dangereusement,
Le temps…
»


Tifania fredonnait doucement le poème qu’elle chantait la première fois où nous nous sommes rencontré. Sa voix me rappellait toute la beauté des chants des elfes de Maglion.
Douce comme l’eau claire, teintée comme un prisme au soleil.
- Tu chantes toujours aussi bien, comme avant…
- Je ne fais que murmurer comparé aux vraies lyristes de Fafaëlyn.

Sa voix faiblit un peu quand elle prononça le nom de la grande citadelle elfique, s’élevant parmi les arbres et étincelant jour et nuit d’une beauté extraordinaire. Fafaëlyn était l’endroit où Tifania avait toujours vécu, jusqu’à m’avoir rencontré.
- Alors tu murmures très bien, dis-je doucement en l’écartant de ses rêves.
Elle sourit doucement puis se retourna vivement, en alerte.
- Il arrive ? murmurai-je.
- Oui, prépare-toi.
- Je suis prêt. Il est proche ?
- Quelques dizaines de mètres, tout au plus. Il avance prudemment.
- D’accord.

Je fis quelques pas en avant, mon arme à la main, la tenant avec fermeté. J’entendis des bruissements de feuilles. Piotr Malovitch s’avançait dans ce qui allait lui servir de tombe, fatalement.
Je le sentis tout proche. Il passa devant moi sans me voir et je surgis derrière lui rapidement avant qu’il n’ait le temps de m’intercepter et je plaçai la pointe de la lame de mon arme sur sa nuque.
- Si tu bouges, je ne parierai pas sur ta survie.
- Si tu me tues, tu te coltines les autres.
- L’une ne lui fera pas de mal, le second est en train de dormir quant à la troisième, nous aviserons en temps voulu
, dit Tifania qui venait de sortir de sa cachette.
Je vis Piotr pâlir un peu avant de reprendre son air hautain.
- Janovia vous tuera tous les deux sans grande difficulté.
- Moins que toi en tout cas
, lui dis-je dans le dos.
Il poussa un grognement et continua de gagner du temps.
- Moins que moi ? Je suis bien mieux payé qu’elle pour mon travail.
- Ton travail…
- Nous sommes tous deux architectes. Nous…refaisons une beauté à nos clients, enfin à leur bâtiments bien sûr
, expliqua-t-il dans un sourire narquois.
- C’est ça. Ce ne sont pas tes belles paroles vides qui prêcheront en ta faveur, fit Tifania que je sentis une pointe énervée.
- Vide, vous trouvez ?
A ne pas dire.
- Ecoute-moi, mâle, je veux savoir qui tu es, pourquoi tu es ici et qui t’a envoyé. Vite.
Elle s’était avancée trop près.
La masse d’os et de muscles leva son bras droit trop vite pour que je puisse réagir à temps et frappa Tifania au ventre tout en décalant un peu sa tête pour éviter de se faire trancher par mon arme. Je poussai un peu plus mon arme pour le blesser assez profondément pour le faire saigner sur tout le long de sa blessure.
- Toi…, avait-elle dit en se relevant, le regard noir.
Son déchargeur était à quelques mètres d’elle. Trop loin. Elle se releva et fonça sur Piotr, en train de se masser la nuque.
Il m’avait envoyé un violent coup de coude dans le ventre, assez pour me mettre à terre. Il se retourna et s’avança vers moi, l’air mauvais. Il était apparemment fermement décidé à me tuer. Je souris et vis Tifania lancer son poing puissamment en direction du crâne de Malovitch qui ramena à temps son bras de métal. Le poing de Tifania s’abattit sur une sorte de bouclier transparent. Sûrement un champ de protection minimaliste.
Son poing était en sang. Ivre de colère, elle leva l’autre bras.
Je repris mes esprits et fus assez vif pour m’élancer en posant une main au sol et tirer dans la partie à nu du bras de Piotr.
Il hurla de douleur, les ions ayant carbonisé sa peau et ses muscles.
Puis tout se passa vite. Trop vite.
Dans mon élan, je tombai en avant vers Tifania. Je me relevai comme je pouvais tandis que Tifania était un peu essoufflée. Elle avait puisé dans ses dernières énergies pour frapper Piotr. Ce dernier commença à se relever et tendre son bras encore valide pour frapper mon elfe en plein visage.
Puis tout se figea.
Le serres de métal s’agrippèrent à mes jambes et à celles des deux autres.
Nous allions encore changer de décor. Le troisième acte se profile tandis que nous changions le paysage scénique.
- Noon ! hurla Tifania, les pieds déjà attachés par notre malveillante protection.
Elle cherchait à atteindre Piotr, tout sourire, pervers. Ses deux mains encore libres et frappai dans l’air n’arrivant pas à l’atteindre. Elle se tenait trop loin de lui et était retenue prisonnière des attaches au sol. Elle cherchait désespérément un moyen de l’atteindre, de le tuer.
Elle posa son regard sur mon fusil.
- Mag’ ! Tend-moi ton arme !
- Mais qu...
, commençai-je.
- Tend-moi ton arme et ne pose pas de questions !
J’obtempérais. Je lui tendis mon pistolet par le manche. Le plus possible, le plus que je pus. Elle tendit son bras au maximum, ses doigts s’arrêtèrent à quelques centimètres de la lame, en dessous du canon.
- Et merde ! Tend plus !
- Je fais ce que je peux !

Chacun de nous deux fit un effort et elle put attraper mon arme tant bien que mal.
- Merci, dit-elle dans un souffle.
Piotr observait la scène sans pouvoir rien faire, ses mains et ses jambes étant déjà bloquées au sol. Il était un simple spectateur attendant la suite de la scène.
Béat face au destin qui le rattrapait aujourd’hui.
Elle empoigna mon arme par le manche moite et tendit sa main pour frapper Piotr de la lame d’un coup net et violent. Sa main gauche était déjà attachée et le câble la tirer vers le sol. La main droite était levée au-dessus de sa tête, arme au poing.
Piotr a genoux, les bras écartés et tirés vers le sol comme en signe d’expiation reçut la lame fine et précise plantée dans le front.
Mort.
Le poignet de Tifania qui était encore en mouvement fut brutalement ramené vers le bas comme le reste de son corps et du mien. Elle failli lâcher mon arme mais la retint de justesse.
Et le paysage changea. Un flou coloré, vibrant et presque irréel prit la place laissée par la forêt orangée. Mes yeux s’embuèrent de larmes de douleur mais je résistai et restai éveillé et conscient pendant la démolécularisation.


Dernière édition par le Lun 28 Aoû - 1:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyLun 28 Aoû - 1:02

Tout devint gris. A travers mes pupilles mouillées je voyais des grands murs gris et un plafond visible.
Les attaches nous lâchèrent et je tombai lourdement sur le sol dur. Je fermai les yeux et fis l’effort de me relever. Quel était cet endroit ?
Apparemment, ils ont opté pour un environnement urbain, une sorte de prison grise et silencieuse. Je n’aimais pas vraiment cet endroit. Tifania n’avait pas résisté au choc de l’opération et s’était évanouie, à mes côtés.
Je m’assis par terre en respirant longuement et j’attendis patiemment que Tifania se réveille.
Elle s’assit plusieurs minutes plus tard, les yeux rougis et ses longs cheveux dorés lui retombant par mèches sur le visage. Sa bouche au rouge à lèvre vif sur sa peau blanche lui donnait un air de séductrice pouvant faire tomber à ses pieds n’importe quel homme. Ou n’importe quelle femme.
Elle me sourit doucement et je lui rendis son sourire.
- Tifania… pour…pourquoi avoir voulu absolument tué cet homme avant de se retrouver attaché ?
- Un mur ou autre chose aurait pu nous séparer et il aurait pu s’échapper. Et puis, il était attaché, ça nous laissait plus de chances de l’abattre.
- Je vois.
- Et aussi…il…
- Il ?
- Il n’avait que des sentiments sombres…des sentiments de haine, de force et de vengeance. Rien d’autre. Cet homme ne connaissait rien d’autre que la souffrance
, murmura-t-elle d’une voix presque tremblotante. Un être pareil ne mérite pas de vivre si ce n’est que pour infliger et faire souffrir les autres. Ce n’était qu’une bête chassant et tuant sans remords, sans questions. Une telle…fureur, réussit-elle à dire.
Et elle fondit en larmes. Je la pris dans mes bras pour la réconforter un peu; son pouvoir devenait puissant et prenait trop de place en elle pour qu’il reste supportable.
- Mag’…co…comment un être peut-il être aussi froid, dénué de sentiments ? dit-elle entre deux sanglots. Amour, bonté, passion…n’est-ce pas ça le but de chacun ? N’est-ce pas ça ce que devrait chercher chaque être ? Etre heureux avec soi et avec les autres…Une vie sans ça n’est pas une vie. Peux-tu appeler ceci une vie ?
- Certains le peuvent. Certains ne se sentent pas obligé d’aimer. Certains prennent du plaisir dans la souffrance. Certains…ces gens-là sont des personnes inconcevables et méprisables. Mais ils existent.
- J’ai peur, Mag’. J’ai peur de ces gens. Percevoir une violence si dure et si intense comme celle-ci me met hors de moi et je tuerais, je tue pour effacer ça… j’ai peur de ces gens et de moi-même. Comment prévoir ce que je peux faire ? Submergé par une trop grande haine je pourrai devenir bien pire que cet homme…

Je lui pris sa tête entre mes deux mains et lui essuyai une larme d’un de mes doigts.
- Non. Tu ne seras jamais comme ça. Tu ne seras jamais comme lui. Jamais.
- Je l’espère, Mag’…je l’espère.
- Ton empathie est trop dangereuse. Puissante mais dangereuse. Libère-t’en. Un refus catégorique en féerique devrait suffire. Même dans ce monde où la magie est bien pauvre…
- Non
, répondit-elle plus fermement. Non, je ne peux pas. Ce pouvoir me fait ouvrir les yeux sur trop de choses. Je ne pourrais pas vivre sans savoir. Il sera ma croix. Ma croix et pourtant mon don…
- Toujours aussi forte
, Tifania, dis-je doucement.
- Tu l’es bien plus que moi, Mag’. Tu es la première Âme. La première à être passée d’un monde à un autre, d’un univers à un autre, Mag’. Et en te souvenant. Toutes les Âmes t’ayant précédées, des millions et des millions ont fait leurs différents passages sans savoir, en oubliant à chaque fois…toi tu tes souviens, tu as été le premier à te souvenir. Tu est une légende, Mag’.
- Tifania…tu es passée en même temps que moi…juste derrière. Toi aussi tu te souviens. Toi aussi tu es une Âme des plus importantes. Tu m’équivaux largement.
- Non, je ne crois pas. Tu as quelque chose en toi de plus grand. Je ne sais pas quoi mais quelque chose. Tu es…différent.

Sur ces mots elle me prit dans ses bras et nous restâmes enlacés plusieurs minutes. La chaleur de son corps elfique me réchauffait extérieurement et intérieurement. Je sentais ses cheveux soyeux et bouclés glisser sur ma tête.
Je lui chuchotais à l’oreille des mots en féerique doucement et sereinement.
RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Feeriquekh3
Elle sourit et m‘embrassa brièvement.
- Merci, MagMell. Tes paroles sont plus que réconfortantes. Bien que souffrant d’un léger défaut de prononciation, dit-elle tout sourire.
Je ris longuement, suivi par Tifania.
- Mon accent ne te déplaisait pas, si je me souviens bien.
- Oh mais rassure-toi, il ne me déplait pas ton petit accent chanteur.

Je souris tendrement.
Seul le gémissement de Venedit, au loin, me fit revenir à la réalité.
- Venedit est si loin ? Je ne me souviens pas qu’on l’ait laissé…
- Si loin ? Mais il doit être à trois mètres derrière nous
, me coupa-t-elle en fronçant les sourcils.
- Trois mètres ?
Je me levai en sursaut et regardai autour de moi.
- Tifania…
- J’ai vu.

Ce que j’avais pris pour des amas gris de pierres et de métal détruits était en fait tout autre chose. Nous nous trouvions dans un gigantesque labyrinthe, étendu sur les trois étages et dont les murs arrivaient jusqu’au plafond. Nous étions dans une petite pièce de 3 m ² environ. Il y avait deux entrées qui s’offraient à nous. Le gémissement de Venedit venait du mur de droite. Une entrée se trouvait à gauche et l’autre juste derrière. Aucune n’avait l’air de revenir en arrière par un couloir adjacent. Nous devrions obligatoirement trouvé une entrée jusqu’à Venedit. Avant que Janovia n’en trouve. Elle ne doit pas le tuer avant que…
- Il faut que…, commençai-je.
Une détonation se fit entendre. Tifania avait reprit son déchargeur et avait tiré à pleine puissance sur le mur nous séparant de Venedit. Le mur sembla absorber le tir pourtant extrémement puissant.
- Les murs sont sûrement équipés de champs anentropiques. Conservant la masse du mur par je ne sais plus quel procédé physique. Une jolie technologie…
- Très bien. Il ne nous reste plus qu’à trouver le bon chemin dans ce labyrinthe comme Thésée sur l’île de Crête…
- Thésée ?
- Tu as fait des études en mythologie originelle peut-être poussées mais pas assez
, dit-elle en souriant. Il te manque encore quelques bases.
- Je songerai à m’instruire un peu plus
, dis-je en hochant la tête.
- Oh, ne prend pas cet air résigné, Mag’. Je rigolai…
- Je sais, je sais, Tif…
- Chut
! Me coupa-t-elle.
Une nouvelle détonation se fit entendre mais moins violente et plus lointaine. Ce fut plus ne sorte de coup de lame qu’un coup d’arme à feu.
- Janovia. Elle est juste de l’autre côté, il va falloir faire vite.
Nous nous élançâmes dans l’entrée de derrière du labyrinthe pour une course contre la montre.
Trouver Venedit vivant. Tuer Janovia All. Démanteler le réseau politique.
Et surtout rester en vie.
- Espérons qu’ils n’auront pas osé…, murmura Tifania plus pour elle-même pendant que nous marchions à allure rapide dans le dédale de pierre et de métal.
Je ne dis rien mais lui pris la main.

« Dédale de vie, dédale de mort,
Ne joue pas les Icares dans ce piège morbide
Ne me perds pas, garde-moi dans ce dernier effort
Tisse et tend le fil d’or ; sans toi la vie est sordide.
»

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Symbolemaglion04ev4
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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyLun 28 Aoû - 4:29

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Titre05gk3


La loge privée du Consulat constitutionnel de Glutiss surplombait tous les gradins du Colisée. Sa force circulaire permettait de voir la totalité de l’arène et les deux écrans géants laissaient admirer pleinement tout le spectacle du combat. Le consul et ses conseillers principaux devaient sûrement être en train de regarder le combat, patiemment et espérant que la perte de leur premier subalterne ne compromettra pas leurs plans…
Tout va se jouer sur la rapidité; ce combat n’est plus un combat de mort mais un combat de vitesse. Pour le moment tout du moins.
Et le but est Venedit.
- Il faudra aussi espérer que les autres réussissent de leur côté…, murmurai-je à moi-même.
- Tu dis ? Demanda Tifania, marchant à mes côtés. Je n’ai pas entendu…
- Hein ?
- Je voulais savoir ce que tu chuchotais.
- Oh. Rien d’important. Je pensais à voix haute…

Elle hocha imperceptiblement la tête en signe d’acceptation.
- Tu penses que Janovia est déjà arriver à Naëvan ? Demandai-je.
- Je ne crois pas. Ce labyrinthe est très bien pensé. Arriver à un point déterminé est une tâche ardue comme nous l’avons vu. Cela fait déjà plusieurs dizaines de minutes que nous marchons sans rien voir ni entendre; et nous étions à quelques pas de lui, expliqua-t-elle.
- Ils ont pu faire en sorte que Janovia arrive avant nous.
- Possible. Mais je ne pense pas. Même si le gouvernement à verser beaucoup de crédits pour le Colisée, les combats restent gérés uniquement par des techniciens experts et leurs machines. Ils n’auraient pas accepté que quelqu’un d’autre touchent à leur précieuse robotique.
Et non, ils n’ont pas été soudoyés
, rajouta-t-elle, avant que je pose la question, la bouche à peine ouverte. Tous les techniciens, continua-t-elle, ont été soumis à des tests psychologiques et moraux. Ils ont quasiment droit de vie ou de mort dans l’arène. Ils doivent impérativement être sains d’esprit, dans tous les sens du terme.
- Je vois. Mais nous ne sommes pas protégés d’une attaque contre la machinerie de l’arène.
- Non c’est vrai. Mais ce serait un coup très grand à faire et très dur. Il y a peu de chances que ça arrive.
- Peu de chances…mais ça reste possible.

Nous marchâmes en silence encore quelques minutes avant de tomber sur une intersection.
- A droite ou à gauche ? Soupirai-je.
- Venedit doit se trouver à droite. Allons à droite.
- Un raisonnement bien simple.
- Justement. Etant confrontés à une difficulté élevée, le choix vers une apparente difficulté paraitrai alors plus logique; considérant le premier choix trop simple donc piégé. C’est classique mais trop de fois répété. Les ordinateurs de l’arène sont assez complexes pour qu’on ait pu rajouter cette donnée dans leur mémoire.
- Supposons alors que les techniciens aient prévu une réaction comme la tienne ou, plus simplement, ont pensé que les gens n’allaient pas réfléchir et aller là où cela paraissait être le plus rapide. Tu ne crois pas ?
- Possible. Mais ça rajoute beaucoup de facteurs et une rude tâche de paramétrage.
- Je vois. Je pense plutôt que ceci est une suite aléatoire, à vrai dire.
- Oui
, sourit-elle, c’est une hypothèse plus que probable.
- Tu t’y connais pas mal en informatique à ce que je vois…
- J’ai beaucoup voyagé à mon arrivée dans ce monde ; et j’apprends vite, dit-elle. Il faut dire que cet univers est si riche et si différent de notre douce Maglion…
- Nous sommes plus loin dans temps, ici. Il doit y avoir plusieurs millénaires de différence entre Hoggeim et Maglion. Le Passage nous a fait avancé très loin dans l’espace et le temps. Et puis, cet univers est extrêmement pauvre en magie, j’en perçois parfois des infimes courants mais comparé à Maglion, la magie y est inexistante. C’est…comme un manque. Il m’a fallu du temps pour m’habituer.
- Pas moi. Les anciens réflexes sont toujours là. Je me vois parfois écrire des runes ou réciter des poèmes entiers en féerique…en vain évidement.
- La magie est pour les elfes un besoin plus qu’un outil, elle est innée. C’est normal. Moi je l’ai apprise.
- Un besoin dont je peux me passer mais c’est vrai qu’un vide se fait sentir. Très fort.
- Oui, j’imagine un peu…

Je m’arrêtai devant une nouvelle intersection. A gauche ou au dessus. Un escalier descendait au niveau supérieur, le dernier étage.
- On peut essayer de monter. De toute manière qu’importe le chemin que nous allons prendre, ça va être long.
- Je te suis, Mag’.

Pendant une bonne demi-heure, nous marchâmes en vain, tournant, revenant en arrière et se perdant dans le troisième niveau semblable au précédent.
Le labyrinthe était parfait, un dédale sans faille structurelle. Aucune chance de passer à travers les murs et le plafond à cause des champs. Nous étions dans l’obligation de nous déplacer à l’aveugle. Quoique nous fassions nous ne nous approchions jamais de Venedit où qu’il soit.
- Posons-nous pour réfléchir, proposai-je en ralentissant mon allure. La course contre la montre laisse place à celle de la logique. Janovia ne doit pas être bien plus avancée que nous.
- D’accord, asseyons-nous.

Avant de pouvoir finir sa phrase, un cliquetis sinistre se fit entendre au loin. Des frottements de métal accompagnés d’un hurlement froid, stridant et inhumain, me faisant penser aux cris aux ignobles créatures de Caos Deli. Immenses dinosaures carnivores recréés dans le seul but d’imposer d’un régime de terreur et de violence sur le peuple de la planète. Mission diplomatique se terminant en un effroyable bain de sang et engendrant des problèmes colossaux sur plusieurs niveaux administratifs du Concile et sur l’économie de la planète au vue des moyens utilisés et vols consécutifs sur tout Caos Deli.
Je relevai la tête, sortant de mes souvenirs sombres et entendit les cliquetis et des pas lourds s’intensifier, tout comme les jurons que poussait Tifania depuis plusieurs minutes.
- Non, non et non ! C’est déjà assez dur comme ça ! Absolument aucune pitié…vous êtes des monstres ! Cria-t-elle en s’adressant au plafond. Ce que vous cherchez ce n’est ni un combat, ni un vainqueur…vous cherchez des morts.
Puis en se tournant vers moi, elle me dit, ses yeux me transmettant une grande colère :
- Mag’, ils ne cherchent que du sang et des morts. Ils veulent nous tuer, c’est tout. Ils ne veulent rien d’autre.
- Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
- Tu n’as pas entendu
?! S’emporta-t-elle. Ca faisait déjà quelques minutes que j’entendais des petits bruits de métal et de tintements de roches…mais je n’y croyais pas…
- Le hurlement de tout à l’heure ?
- Mais oui ! Quoi d’autre ? Ils ont réussi à nous en mettre un…Il a poussé son cri et sa partie de chasse vient de commencer. Ils veulent qu’il soit vainqueur. Nous ne sommes que ses victimes.
- Mais de quoi tu parles ? C’était quoi ce bruit ?
- Un minotaure, enfin ! Tu n’as jamais entendu parler de ces créatures ?
- Vaguement.
- Les minotaures sont des golems créés par l’homme. Des golems de chair et de métal. Un alliage monstrueux qui ne sert qu’à tuer. Une machine de guerre impitoyable et meutrière. La pire chose que les êtres vivants aient pu créé. Et l’une d’elles se rapproche dangereusement.

Une effroyable sensation traversa mon corps.
- Co...Comment tue-t-elle ? Ses armes ?
Elle rit doucement, d’un rire jaune sans aucune joie.
- Un minotaure n’a pas besoin d’arme. Il est hérissé de piques et de pointes, ses dents sont des scalpels et ses griffes sont bien assez puissantes pour écraser la tête d’un homme d’une poigne.
J’agrandis les yeux de stupeur et d’effroi avant de demander :
- Tu veux dire que ces créatures tuent sans aucune déflagration, sans aucune arme à feu ni arme blanche classique ?
- Aucune. Même leurs dents et leurs épines sont faits d’un métal utilisé seulement pour eux.
- Mon dieu…et seul le gouvernement de Hoggeim est autorisé à en créer…
- Oui…mais comment le sais-tu ?

Je passai ma main sur mon visage, presque tremblant.
- Alors, c’était ça…quelle horreur. Le massacre de plusieurs miliers de personnes…c’était ça. Et le massacre qui s’ensuivit…faux…
Je faillis vomir tant tout cela me dégoûtait.
- Mag’ ! Mag’ ! De quoi tu parles ?
- Du massacre…du double massacre de Demerst. La rébellion…la rébellion de Demerst…
- Oui, oui je m’en souviens. Quoi avec cette révolte ?
- Trois des plus grandes villes de la planète étaient prises…aux mains des rebelles. Le consulat d’Everest décida d’envoyer des troupes pour intimider les chefs de la révolte… les cargos étaient la pour ça…horrible… Les…les rebelles ont massacré plusieurs milliers de personnes des villes contre cette opération. Ca c’est la version du gouvernement…mais ce sont les minotaures… tu comprends ? Puis…les troupes du gouvernement ont reçus l’ordre de tuer tous les rebelles pour atteinte contre le Grand Consulat d’Hoggeim, atteinte contre l’humanité…tu parles…
- Je crois que je commence à comprendre…
, dit-elle.
Sans l’écouter je continuais mon récit tout en serrant les poings.
- J’y étais. Un bain de sang, ce fut un bain de sang. Les troupes du gouvernement ont tués tous les rebelles sans exceptions. J’étais un des commandants de cette mission…et nous avons été connus comme étant les Bouchers Rouges moi et les autres chefs de l’opération…j’ai tué sous mes ordres des centaines, des milliers de personnes ! Et pour rien…ce sont les minotaures qui ont tués les civils des villes. Et le gouvernement nous a dit que c’était les rebelles…il ne cherchait pas à sauver les civils. Le gouvernement ne voulait que la mort des rebelles, à n’importe quel prix…les minotaures…
Je fis une pause pour reprendre mon calme et souffler un peu. Tout ça me donner plus de raisons d’en vouloir à ce gouvernement meurtrier…
- Je le savais. J’avais des doutes. Johnson, mon bras droit, et moi n’avions trouvé aucune trace d’armes à feu ni d’armes blanches. Nous avons monté un dossier pour découvrir comment les civils avaient été tués mais notre dossier fut rangé et clos. Affaire classée. Le Consulat a nié nos recherches. Je comprends mieux pourquoi, aujourd’hui. Mais je vois surtout que je suis le meurtrier de plusieurs milliers de personnes pour des mensonges et des abus…
- Non. Tu ne pouvais pas savoir, Mag’…personne ne savait.
- C’est un poids sur la conscience…
- Tu n’as pas été celui qui a décidé. Tu as reçu l’ordre de mater la révolte.
- Mais c’est moi qui aie tué. C’est moi qui aie du sang sur les mains, pas eux.
- Evite de penser à ça. Tu n’as à supporter les crimes d’un monde. Glutiss n’est pas la seule planète où la violence est de mise. Tout l’agglomérat est touché…cet univers connaît une période bien sombre…

Je serrai les poings, une grande fureur s’emparant de moi. J’eus envie de réduire tout ce dédale en miettes, tuer qui se présenterait à moi…
- Nous sommes sensé être des êtres à conscience pure, au-dessus de tout, n’est-ce pas ? demandai-je, en fermant les yeux.
- Non. Mais nous nous en approchons.
- Mettons fin à toutes ces folies meurtrières. Encore combien d’autres crimes ont pu faire le Consulat ? Des dizaines et des dizaines, probablement… Sortons de ce combat et…

Je ne pus terminer ma pensée vengeresse et haineuse ; Tifania sauta sur moi, me poussant contre terre. Sa tête était contre la mienne, sa chevelure recouvrant ma figure. Je sentais ses seins contre ma poitrine pas totalement recouverte d’armure et son souffle chaud dans mon cou.
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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyLun 28 Aoû - 4:29


- Tifan…, réussis-je à dire avant de me faire couper la parole.
- Pas d’illusion, Mag’, me dit-elle rapidement. Maintenant, dépêche-toi de te relever avant de te faire écraser !
Elle se poussa sur le côté et je pus voir à quoi ressemblait réellement le minotaure.
Il était à quelques mètres, là où nous nous trouvions il y a à peine trente secondes, une de ses mains était posée sur le sol et les griffes étaient plantées dans le métal, malgré le champ.
La créature avait tout d’une machine de mort doublé d’un sujet d’expérience abandonné en cours de route. Elle était recourbée marchant presque à quatre pattes, son dos épineux surplombant le reste de son corps à peine fini. Mi-machine, mi-organique ; les muscles non recouverts s’entremêlaient avec des plaques de métal, des câbles et des boutons et boulons rouillés dans un mélange hétéroclite et contre-nature. Son dos, en plus d’être hérissé de lames, comportait plusieurs bouches d’aérations en petites cheminées, crachant une fumée jaunâtre et nauséabonde. Sa poitrine était inexistante, côtes en os et en métal noir faisaient figure d’une ossature à moitié détruite, laissant le cœur amenant le sang et autres liquides jaunes et puants battre à l’air libre, retenu par des tissus organiques, des câbles fins et quelques gros tuyaux rentrants dans le noir de son ventre dans un ensemble sanglant. Comme l’avait dit Tifania, ses mains paraissaient puissantes avec ses doigts d’acier. Sa gueule était peut-être la partie de son anatomie la moins amochée ; ses dents sont fines et pointues, lui faisant se couper les gencives et s’ensanglanter la bouche où du sang et du liquide jaune coulent en permanence. Son menton est longiligne, droit et très avant comme ses deux cornes tordues, acérées et enfoncées dans son crâne aveugle à la place des yeux.
Ce même crâne qui se tourne vers moi, me fixant quelques secondes avant de se rapprocher un peu trop rapidement, tête baissée et poussant un cri perçant.
Je me poussai sur la droite au dernier moment, sa corne m’éraflant le haut du bras. Il s’arrêta avant le mur et se retourna lentement dans ma direction. Un rictus permanent lui donnait un air effrayant plus qu’il ne l’était déjà. A peine relevé, je le voyais s’élancer une nouvelle fois vers moi, tête en avant. Je lui tenais tête, tenant fermement mon arme devant moi.
Et je tirai.
Le premier tir d’ions lui toucha le front et je le fis un peu saigner sans pour autant l’arrêter. Je tirai en rafale. Mes coups le touchaient partout sans plus d’effet que quelques brûlures et saignement futiles. Je sautai sur le côté avant qu’il ne m’embroche tout en continuant de tirer. J’entendais Tifania, au loin, crier et m’appeler mais je n’eux pas le temps de lui répondre.
Heureusement et étrangement, le minotaure ne s’intéressait qu’à moi et pas à Tifania. Je pouvais m’occuper de sauver ma peau sans devoir surveiller Tifania.
La bête ne s’arrêtait pas à mes coups de feu ou aux légères entailles que je lui faisais et ne se stoppait jamais ; lançant ses assauts continuellement.
Assauts dont j’avais de plus en plus de mal à arrêter.
Je fatiguais trop rapidement.
Il courut vers moi pour une énième fois et me trouvais encore à genou, épuisé. Ses cornes se rapprochaient trop vite. Je le pointai de mon pistolet et tirai le plus que je pus. Il continuait à avancer jusqu’à être projeté violement à ma droite, au fond du couloir, par un éclair blanc et bleu. Tifania s’était levée et avait tiré à pleine puissance avec son déchargeur. Elle tira un second coup qui laissa la bête choir contre le mur du fond, me laissant un temps de répit.
- Mag’, tu n’y arriveras pas de cette manière, dit Tifania en s’avançant vers moi. Il ne ressent rien de tes coups et ne se fatiguera pas.
- On n’a pas vraiment le choix. Je ne veux pas qu’il te touche.
- Il faut le combattre à deux. Ca nous laissera plus de chances de…
- Non. Je ne veux pas plus de chances. Je veux toutes les chances. Si je ne le tue pas. Il nous tuera tous les deux; toi et moi.

Elle ne répondit pas mais je la sentis se concentrer profondément.
- Que ressens-tu ?
- Presque rien. Les sentiments et les émotions de cette créature sont inexistants.
- Il est fait d’organes vivants, son cerveau n’est pas que robotique. Il doit bien ressentir des choses.
- Non, presque pas.
- Presque ?
- Non…c’est trop infime. On ne peut pas jouer là-dessus.
- Si, je trouverais.

Je commençai à me retourner pour continuer de combattre mais elle me prit le bras.
- Je ne te sens pas encore assez fort pour le combattre. Mais…
- Mais quoi ?
- Non…si j’utilisais mon pouvoir sur toi…
- Mais oui ! Renforce mes convictions, renforce ma colère
, dis-je soudainement en lui tenant les deux bras.
- Ce pourrait avoir des effets désastreux et imprévus sur toi…
- Tifania. Sans ça je n’y arriverai jamais.
- Non…

Je la secouai légèrement avant de lui tenir tête.
- Tifania. Je ne tomberai pas dans l’excès.
- Tu ne te contrôleras pas, si il s’intensifie.

Je sentais au fond de moi qu’elle avait raison d’une manière ou d’une autre mais je continuai de lui demander.
- Il faut tuer cette créature avant que ce ne soit le contraire.
Elle me regarda droit dans les yeux, ses yeux mauves commençaient à s’embuer et elle paraissait pâle.
- Tu es sûr de toi ?
- Absolument.
- Soit…
, fit-elle résignée.
Elle ferma ses yeux puis me tenant par les bras, elle les rouvrit brusquement et me fixa. Ses pupilles étaient lumineuses, d’une lumière douce.
Je ne bougeais pas ; un sentiment fort s’installa en moi d’une prise tenace. Je sentis une colère monter doucement en moi. Je me souvenais des différentes choses qui me mettaient en rage. Noir, rouge… les images défilaient rapidement mais je les connaissais toutes. Une colère, une tristesse, une vengeance, un espoir…
De vives émotions s’entrechoquaient dans mon esprit, des émotions fortes ne cherchant qu’à sortir.
Colère et résignation m’empoignèrent tandis que Tifania relâcha son étreinte.
Je la regardais dans ses yeux mauves aux reflets d’or en lui caressant la joue. Je sentais qu’elle avait peur. Elle me chuchota doucement :
- Tue-le. Mais ne tombe pas dans la folie, promet-le moi.
- Je te le promets.

Je savais à ce moment précis que je ferai tout pour le détruire.
Je me retournai et marchai vers le monstre. J’entendis Tifania parler.
- Il…il peut avoir mal.
J’avais compris. Mon elfe venait de s’évanouir, épuisée et vidée de ses forces. Le tout se jouera entre lui et moi.
Le minotaure s’était relevé sur ses pattes arrières et avait ses deux longs bras estropiés écartés, ses grandes mains d’acier cliquetantes étaient écartées, prêtes à arracher à peu près n’importe quoi. Le coup qu’avait tiré Tifania l’avait amoché au bas du ventre. Il ne possédait pas d’organe sexuel et seuls des muscles artificiels étaient voyants sous sa peau carbonisée.
Il s’élança, tête en avant. Ses bras se balançaient dans sa course.
Je me mis dans sa trajectoire, mon arme dans ma main droite, comptant plus jouer sur la lame que sur les deux canons. Je commençai à courir face à lui, une main nue prête à attraper et l’autre, armée, prête à frapper violement. Nous nous rapprochions de plus en plus et au dernier moment j’évitai sa charge lourde et passai derrière lui, tranchant une entaille de plusieurs centimètres de long sans aucune réaction de sa part. Il s’arrêta difficilement, poussa un cri et se mit à se retourner lentement. J’en profitai pour m’avançai rapidement vers lui mais sa longue patte fut plus vive que moi et me projeta quelques mètres plus loin. J’avais une joue ensanglantée et une bonne entaille sur le menton.
A peine debout, il courrait sur moi à une vitesse folle. Quand il arriva sur moi je lui attrapai une corne et réussis tant bien que mal à me poser sur sa nuque. Je pris mon arme de ma main droite et lui envoyai un coup violent contre sa mâchoire.
Aucune réaction.
Il ne ressentait rien et je m’énervais de plus en plus. Je frappai encore et encore, sans effet. Ma lame était rouge et jaune et la gueule du monstre était amochée, lui manquant quelques dents, presque scindée en deux. Je criai de rage voulant lui faire mal.
Et je sentis ma promesse s’envoler.
Toutes les images de combats, de sang, de mort, de carnage, de guerre, de massacre, de folie sanguinaire firent surface dans mon esprit.
Et éclatèrent.
J’ouvris grand les yeux et me posai mes mains sur la tête.
Torture. Victime. Meurtri.
Pourquoi tout ça ? Pourquoi infliger un infâme mal pour faire naître un semblant de bien ? Ils sont…innocents.
Massacre. Souffrance. Agonie.
Tous. Tous autant que vous êtes. Vous n’avez pas de cœur. Vous ne ressentez rien, vous n’êtes que bon à détruire et engendrer les pleurs. Vous êtes immondes…
Mort. Sang. Tuerie.
Vous ne m’échapperai pas…je vous tuerai. Tous. Vous qui donnez la mort pour des choses futiles, vous qui ne savourez pas la vie. Tous ces meurtres, toutes ces folies pour le pouvoir…
L’avatar de tous ces hommes, insensibles, criminels commençait à gigoter furieusement sous moi, tentant de me faire tomber pour m’achever…
- Toi…créature ignoble de l’homme. Tu reflètes toute la souffrance qu’a pu faire cet univers…tu es l’aboutissement d’une ère néfaste et violente…tu es le bouc émissaire noir de la mort, soufflai-je en tremblant de fureur.
J’hurlai de rage.
J’entendis faiblement des sanglots. Les sanglots que Tifania…
Je n’y pris pas garde.
Colère, haine et vengeance.
Rien d’autre ne venait perturber ma folie. Je ne ressentais rien d’autre.
Je réussi, je ne sais comment, à le mettre à terre, sur le dos et je grimpais sur lui. Tâché de sang et de liquide jaune, je posai un pied sur son bras en enfonçant la lame de mon arme pour lui briser muscles et câbles et l’autre sur sa poitrine.
Et je frappai, frappai, frappai…poussant des hurlements de rage ; la haine m’aveuglant.
J’étais poussé par une folie meurtrière et le minotaure était ma victime.
Les rôles avaient changés, nous avions changé de costumes.
J’étais devenu la bête.
Il tenta de m’attraper mon bras de son autre encore valide. Je fus plus vif et entailla son poignet d’un coup de lame. Je lui pris le bras et tirai furieusement dessus. Je lâchai et il tomba au sol dans un bruit sourd. Je continuai de m’acharner sur son bras jusqu’à ce que celui-ci soit détaché du corps. Le sang giclait, ses os et ses plaques de métal se brisaient et les tissus et câbles de déchiraient dans un bruit crispant.
Puis je me tournai vers le reste du corps. Son aspect décomposé me rendait malade et convulsait mes yeux. La vue de ses chairs à moitiés vivantes me dégoûtait.
Je me sentais fort, puissant et assoiffé de sang. Il fallait que je l’achève pour mettre fin à toute cette démence. Cette démence qui m’amenait à infliger les pires choses à cette créature.
Mais je continuai, inlassablement, contre toute logique. Ecoeuré.
Mes coups d’une violence rare lui explosaient le corps dans des giclées jaunes et rouges.
Mais elle n’avait pas mal. Elle ne ressentait rien. Absolument rien. Horriblement rien.
Je voulais qu’elle souffre. Il le fallait.
J’arrachai ce que je trouvai, faisant jaillir le sang du minotaure sur mon armure. J’arrachai, j’explosai, artères, membranes, os, muscles…
Je ne m’arrêtais à aucun organe.
Je me sentis reprendre conscience quand j’enfonçais ma tête même dans sa poitrine béante et commençait à mordre et croquer les parties puantes et vives du monstre.
Je commençai à comprendre ce que je faisais. Je me trouvai infect, abject, inqualifiable.
Je mangeais la bête elle-même. Je tirais avec mes dents et poussais ses côtes noires de mes mains rouges. Cette vision d’horreur me fit couler des larmes. Je pleurais devant mon acte immonde. Mon propre acte.
Tandis que j’étais dans le corps du minotaure, j’éclatais en sanglots. La fureur mêlée à de la tristesse et du dégoût. Un dégoût envers moi-même, envers ce que je faisais.
Je sortis ma tête la noirceur du corps et jetai mon crâne en arrière.
J’hurlai. J’hurlai extrêmement violemment. J’hurlai pour évacuer cette honte. J’hurlai.
Tifania pleurait, tremblait et criait.
La bête ne faisait toujours aucun cri, ne réagissait pas. Elle me mettait hors de moi.
- Tu peux avoir mal…tu peux avoir mal, désespérai-je entre un cri et un sanglot.
Je sortis mon arme de la gorge du minotaure et l’empoignai à deux mains, une lueur rouge et mauvaise dans mes yeux.
Et je frappai.
Je frappai en continu on cœur et le reste de ses organes.
Je frappai de toutes mes forces, explosant ses muscles.
Je frappai à en perdre haleine, à être totalement recouvert de sang.
Je frappai encore et encore d’une colère et d’une haine inconcevable.
Je frappai corps et tête ; lui cassant une corne et lui détruisant la mâchoire.
Je frappai à n’en plus finir. Sa poitrine s’étalait sur le long du couloir.
Je frappai toujours. Sa tête écartelée en deux parties, ses deux bras arrachés.
Je frappai en pleurant et criant.
Je frappai pour qu’il souffre.
Je frappai jusqu’à l’entendre.
Je frappai et entendis son cri. Son cri effroyable. Son cri amenant peur et nausée. Son cri libérateur. Un cri qui dépassait tout. Un cri que je ne voulais plus jamais entendre. Le cri de la mort.
Je stoppai tout.
J’étais assis sur le cadavre du minotaure, son corps en sang éparpillé sur tout le couloir. Ses deux bras en charpies. Sa tête décomposée.
Je pleurais, je tremblais mais j’étais libéré. Libéré de toute la fureur.
Je regardais autour de moi. Tout était dans une brume rouge et grise ; le sang et la poussière cachant à mes yeux le paysage gris et pauvre. Tifania se trouvait en face, recroquevillée en fœtus, sanglotante et tremblotante. Le choc avait été aussi fort pour elle que pour moi.
Je restais là sans bouger, exténué et meurtri, mentalement et physiquement. Je tombais en arrière, sur le cadavre du minotaure et je m’endormis.

A mon réveil, tout était flou. Je me sentais encore faible. Je m’assis difficilement et m’attelai à la tâche de me nettoyer partiellement. Du sang encore humide et de la poussière s’étalaient encore sur mon armure et mon visage. Une puanteur émanait de moi. Une odeur de putréfaction. J’enlevai doucement mes plaques de métal et m’essuyais le visage comme je pus. Dans le flou du décor, je vis Tifania devant moi, à genoux et les mains dans le dos. Une ombre se tenait derrière elle. Une ombre qui me rappelait quelque chose. Une ombre humaine.
Janovia All se tenait derrière Tifania, son épée sur sa gorge blanche.
- Où est Venedit ? Demanda-t-elle froidement.
Un nouveau personnage venait d'entrer en scène.

« Tu pleures, tu cries dans une telle souffrance
Jusqu’à ce que vienne délivrance
Dans la paix de la mort, les ombres dansent.
»

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Symbolemaglion020vl6
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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyJeu 31 Aoû - 9:07

RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles Titre06bt2


- Lâche-la.
Ces mots sortirent faiblement de ma bouche qui avait encore des traînées de sans séché. Tout mon corps était engourdi et blessé du combat contre le minotaure. J’étais encore assis dans la carcasse sanguinolente du monstre, les bras ballants.
- Dabols, vous n’êtes pas en état d’imposer quoi que ce soit. Dites moi où se trouve Venedit.
Elle parlait clairement et froidement. Rien de plus, rien de moins.
- Vous pouvez m’appeler MagMell, vous savez, arrivai-je encore à dire, ironisant.
- Je ne suis pas d’humeur à plaisanter, Dabols, répondit-elle platement. Maintenant dites-moi où est Naëvan Venedit. Vous tenez à votre amie n’est-ce pas ?
Je fermai les yeux quelques secondes avant de relever la tête. Tifania souleva aussi sa tête à la chevelure blonde tâchée par le sang et la poussière. L’épée de Janovia sur la gorge.
- Mag’…ne refait plus jamais ça, supplia-t-elle à mon intention.
Je respirai longuement et hochai la tête d’un air triste.
- C’est promis…
Les mots étaient devenus difficiles à sortir mais Janovia me pressait de plus en plus. Elle ne voulait pas perdre de temps. Je devais en gagner.
- Je ne sais pas où est Venedit, lui dis-je.
- Vous étiez avec lui, je le sais. Alors dites-moi où il est.
- Aucune idée. Nous avons été séparés dans le labyrinthe. Nous nous sommes séparés. Nous avons pensé qu’il serait plus en sûreté dans le dédale qu’avec nous. Nous avons ensuite tenté de vous trouvez avant de tomber sur…

Je respirai longuement avant de finir ma phrase :
- …sur le minotaure.
- Le minotaure. Le cadavre sur lequel vous êtes assis.
- Oui
, répondis-je simplement, trop faible et écoeuré pour m’étendre sur le sujet.
- Comment a-t-il été mis dans cet état ?
Je regardai autour de moi et eus un rictus de dégoût.
- Je l’ai…c’est moi qui…
Je ne finis pas ma phrase et des larmes faillirent couler en repensant à l’horreur du combat.
- C’est vous qui l’avez tué ?
- Oui.
- Magnifique victoire.
- Magnifique
? Dis-je surpris. Une surprise devenant colère. Magnifique? Vous osez appeler ça magnifique…vous n’avez même pas idée de l’horreur que…
- Tout meurtre justifié est un bien pour le monde. Tout meurtre justifié est beau si il est fait pour le monde.
- Vous êtes…de glace.
- Pensez à moi plutôt comme le vent glaçant que la glace elle-même. Celui qui vous écorche le visage comme des lames et qui vous empêche de continuer votre route.

Elle récitait ses paroles d’une voix égale, sans aucune accentuation ou tonalité.
- Vous avez l’âme d’un vrai poète, Janovia. Alliant vers vide et poésie atone.
Elle sourit, d'un sourire vide. Je ne concevais pas l’esprit et l’âme de cette femme. Elle ne paraissait doté que de la parole, du mouvement et du besoin de tuer. Sans aucun ajout. Elle qui, la première fois que je l’ai rencontré, était souriante et chaleureuse. Jusqu’à l’annonce de ma participation au combat. Et son expression changea. Je passais de simple interlocuteur à ennemi à éliminer.
Je décidai de jouer le bluff et le temps, à mes risques et périls.
- Très bien, dis-je doucement. Je vous emmènerai jusqu’à Venedit.
- M’emmener jusqu’à lui ?
- Nous l’avons laissé derrière nous avant de partir à votre recherche.
- Dans le labyrinthe ? Je n’y crois pas. Laissé quelqu’un dans un dédale sans aucun point de repère n’est pas concevable.
- Que croyez-vous ? Mettre des repères sur notre route pour que vous puissiez nous retrouver aussi simplement ?
- Sans repères, vous ne vous y retrouverez jamais
, remarqua-t-elle. Venedit est perdu et vous ne savez pas où.
A ce moment là je vis un léger signe de tête que faisais Tifania, une lueur brillait dans ses yeux.
- Nous n’aurions pas laissé se perdre Naëvan comme ça, affirmai-je. Il est caché dans ce dédale et je peux le retrouver.
- N’essayez pas de me mentir, Dabols
, fit-elle en souriant tranquillement. Un mouvement de lame et votre amie n’aura plus que quelques secondes à vivre.
Une goutte de sang sur un coup blanc.
Je fronçai les sourcils, voyant les yeux de Janovia cligner plus souvent que d’habitude. Ceux de Tifania brillaient plus intensément.
Je souris.
- Que gagnerai-je à vous mentir ? Autant vous conduire, vous, à celui que je suis sensé tuer, non? Si je ne l’ai pas fait c’est seulement parce que cette femme m’aurait tuer sur le champ.
- A…arrêtez de me mentir. Cette femme ne vous aurez pas tuer.

Première hésitation dans sa bouche. Je vis Tifania sourire largement.
Elle avait gagné. Je continuais de jouer sur un apparant bluff forcé.
- Vous ne comprenez pas que je ne cherche qu’à gagner? Mon but est Venedit. Je veux le tuer. Puis j’en finirai avec elle. N’est-ce pas logique?
Elle commençait à trembler et ses yeux allaient faire couler des larmes d’un instant à l’autre, inévitablement.
- Vous…vous mentez. Vous ne savez faire que ça…
Elle était presque en sanglots désormais.
Tifania fronça les sourcils et les yeux d’un éclat de plus en plus brillant. Janovia faiblissait de plus en plus sous le joug de l’empathie. Une apparente tristesse s’emparant d’elle.
- Pourquoi…pourquoi vous sentez-vous toujours obligé de mentir et de vous jouer des autres ? Pour atteindre des buts futiles et méprisables…Toujours faire souffrir…égoïste, destructeur…
Je compris qu’elle parlait du genre humain en général. Et il faut bien avouer qu’elle avait profondèment raison. Tifania devait lui faire remonter une émotion forte et bien ancrée pour la mettre dans un état pareil.
La froide Janovia devenait frêle jeune femme petit à petit. Son épée, toujours sur la gorge de Tifania, mais la force l’abandonnant doucement. Elle était littéralement en larmes. Ses yeux bleus étaient embués et des larmes coulaient sur ses joues. Ses lèvres rouges tremblotaient.
- Vous ne vous occupez jamais de rien ni de personne…pourquoi? Pourquoi mériteriez-vous la vie que vous avez allégrement détruite?
La main de Janovia relâcha un court instant l’épée et la lame s’abaissa légèrement, ne touchant plus la gorge de Tifania.
Moment propice.
Je portai mon bras au pistolet qui se tenait encore planté dans la poitrine éventrée du minotaure. Je pris l’arme rapidement, chargeai et tirai dans le même instant sur Janovia. Mes yeux encore flous ne voyaient pas assez pour viser juste. Le coup lui érafla le bras tenant l’épée. Je rabaissai le mien, sans trop de forces pour tirer un second coup simultanément. Je ne vis pas le mouvement de Janovia.
Explosion de douleur dans l’épaule gauche.
Janovia avait sorti de son épée un petit électrifiant, fin de un ou deux centimètres. Mon épaule avait été transpercée par la petite aiguille qui avait disperser quelques centaines de volts dans une zone précise. Carbonisé de l’intérieur est une souffrance atroce. J’avançais mon bras vers mon arme que j’avais lâché sur le coup et visai Janovia, le plus précisément possible.
- …que de la violence. Je suis là pour expier…, continua-t-elle sans s’arrêter de pleurer. Vous ne répondez que par la haine et le sang…mais comment combattre le mal d’une meilleure façon que par le mal lui-même ?
Le coup partit. Elle s’était arrêtée de parler et de pleurer, un petit trou noir au milieu du front.
« Headshot. », pensai-je avec une pointe d’humour.
Je venais de tuer sans rien penser, avec sang-froid et tact. Un meurtre aussi contraire que la furie sanglante du minotaure.
Elle tomba lentement, lâchant son épée et faisant voler des larmes brillantes.
Paradoxalement, je venais de tuer une personne qui concevait l’univers actuel tel que je le concevais au plus profond de moi-même.
Dommage.
Mais ma conscience était assez pleine. Je ne voulais plus tuer.
Il ne restait plus que Tifania et moi. Et Venedit.
Venedit perdu dans ce dédale. Lui qu’il fallait que je retrouve.
- Il faut que nous le cherchions…, me soufflai-je à moi-même tout en tombant en arrière.
Je basculais doucement sur le cadavre de ma première victime et je m’endormis comme si toute cette scène n’était qu’un rêve. Un mauvais rêve…
...
Un petit vent frais me parcourait le visage pendant que j’étais allongé dans l’herbe douce et encore un peu humide de la rosée du matin. A plusieurs mètres, un ruisseau s’écoulait tranquillement. J’ouvris les yeux pour apercevoir une petite coccinelle sur une tige d’herbe. Je regardai au-dessus de moi et vis un ciel bleu et dégagé. Je bougeais mon bras pour me frotter les yeux et ma main toucha quelque chose de dur. Je le parcourai de mes doigts et sentis une forme de corne. Je n’y fis pas attention et continuai d’amener mon bras vers ma tête.
Je sentis une odeur puante. Une autre de sang et de cadavre.
Je me relevai brusquement, réveillé par l’odeur de mort et vis ma main rouge et jaunâtre. J’eus un rictus de dégoût quand je découvris que j’étais assis sur l’herbe, entouré d’un squelette à demi enterré. Ce que j’avais pris pour des cornes étaient en fait des côtes blanches et grises.
Je me levai, voulant m’écarter de ces ossements. Mon haut beige était recouvert de quelques traces de sang et je sentais le cadavre ; tout le dos était rouge. Je commençai à reprendre mes souvenirs.
- Mag’! Entendis-je crier un peu plus loin. Une voix calme et familière.
Je me retournai et vis Tifania courir vers moi.
Elle arriva près de moi et me serra contre elle, d’une étreinte forte mais aimante.
- S’il te plaît, ne refais plus jamais quelque chose comme ça. Il y a eu assez de violence.
Je ne préférais pas répondre; je me sentais sale. Sale intérieurement. Souillé d’une trop grande haine.
Tifania relâcha son étreinte et m’expliqua ce qu’il s’était passé.
- Après que Janovia soit morte et que tu te sois endormie, je suis restée seule dans le labyrinthe, attachée aux mains par Janovia. Je n’arrivai pas à défaire les liens et tu ne te réveillais pas malgré mes appels. Et…le terrain a changé. Les attaches de protections ont été assez puissantes pour détruire les fils me retenant prisonnière. Heureusement qu’ils t’ont considéré comme seulement endormi. Si tu n’avais pas été rattaché…tu serais intégré au paysage et plus mort que vivant. Tu t’es réveillé dans les ossements du minotaure intégré au paysage.
- Oui, je m’en doutais…
, répondis-je.
- Je ne n’ai pas encore retrouvé le corps de Janovia. Il doit être complétement intégré, dit-elle doucement avant de laisser place à un court silence. De poussière tu redeviendras poussière…, termina-t-elle.
- Janovia…qu’avait-elle pour être si…
- Elle cachait une douleur profonde. Une douleur qu’elle gardait enfouie derrière un masque dur et froid. J’ai déjà rencontré des gens comme ça mais à un degré beaucoup moins fort. Elle avait peur de l’humanité entière et se soulageai en tuant les êtres qui la faisaient tant souffrir. Mais elle le gardait pour elle, bien sûr. Briser la glace fut difficile, il faut dire. Mais rien n’est impossible…
- Non, absolument rien…

Elle ne répondit pas.
Je regardai autour de moi. Nous nous trouvions dans une grande vallée verte et parsemée de quelques chaumières plus loin, d’un style ancien, de quelques arbres et d’un petit ruisseau calme et léger qu’un pont de pierres beiges traversait. Les deux collines qui entouraient la vallée comportaient, toutes deux, une petite forêt cachant l’horizon. On voyait quelques tours de châteaux au loin, sur le versant des collines en briques sombres. Plus près, dans la vallée, un château de la même couleur était fiché dans le décor vert. Je n’arrivais pas à me dire que je me trouvais dans une arène où s’affronteraient plusieurs guerriers. Ce paysage paraissait avoir été fait pour une scène finale, la fin de l’acte. Calme et paisible. Le calme léger après la furieuse tempête.
Mais tout n’était pas fini. Pas tout à fait.
Finalement je fis l’inspection de mon état. Mes bras étaient à moitié nus et complètement tâchés de sang et du liquide jaune du minotaure. Ce qui me servait de haut n’était que des habits en lambeaux et salis. Là où se trouvaient les plaques d’armures, les vêtements étaient encore beiges mais trempés de sueur. Mes jambes étaient encore protégées par les armures salies mais fatiguées de mes efforts.
Un brin de toilette s’imposait.
- Je vais me laver. Je pue le sang.
Elle hocha la tête.
- Nous irons à la recherche de Venedit après, dit-elle.
- Très bien.
Je marchais doucement vers le ruisseau ; encore un peu endormi. Le son de l’eau était plaisant à entendre et contribuait à l’impression de sérénité générale du lieu. Je m’accroupis devant la rivière et me frottai le visage pour enlever le sang séché et l’odeur nauséabonde. Je nettoyai mon armure pour qu’elle reprenne sa couleur d’origine.
Je n’eus le temps de ne faire que ça.
Une explosion se fit entendre. Je me relevai et cherchai Tifania par réflexe.
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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyJeu 31 Aoû - 9:11

- Tifania! Appelai-je, après l’avoir vu sous un arbre.
Elle accourut vers moi.
- Tu penses à un autre monstre? Demanda-t-elle.
- Aucune idée. Mais mieux vaut être prudents. Je vais cherché mon arme et nous irons nous cacher dans la maison là-bas, dis-je en pointant une petite demeure paysanne du doigt.
- D’accord. J’y vais maintenant. Rejoins-moi.
Sans attendre ma réponse, elle courut vers la chaumière. Je partis prendre mon arme et allai la suivre.
Je traversai le pont de pierre et arrivai dans la maison. Les murs étaient beiges comme à l’extérieur, les deux petites fenêtres éclairant tout l’intérieur d’une lumière faible mais douce. Il n’y avait qu’une pièce. Un lit sur le côté droit, une table en bois massif au coin à gauche et une cheminée au fond qui montait jusqu’au plafond aux poutres apparentes d’une couleur sombre. Tifania s’était assise sur le lit à même le sol, son déchargeur à la main. Je me posai contre un mur à côté de la porte, pour pouvoir observer un peu la plaine.
Une nouvelle explosion se produisit, plus proche que la précédente.
J’entendais des bruits de pas. Beaucoup de bruis de pas et des ordres lointains.
- On dirait que les ordinateurs ont mis les moyens…, dit sombrement Tifania. Une armée entière? Une armée entière pour tuer trois personnes…Venedit doit déjà être mort. Ce n’est plus un combat, c’est un massacre. Comment veulent-ils avoir un gagnant dans ces conditions...
- Je ne sais pas…attend
, dis-je brutalement. Quelle heure est-il?
- Quelle heure
? Me demanda-t-elle avec perplexité. 21h ou 22h…mais pourquoi ?
- Mais oui…je l’avais totalement oublié…

Je souriais largement.
- Ce ne sont pas des ennemis, Tifania.
J’entendis de nouveaux ordres plus proches et d’une voix connue.
Je sortis de la maison, ignorant Tifania qui me demandai de rentrer. Sans rien voir, je reçus un coup violent de laser dans mon épaule déjà amochée.
- Mais bordel ! Baissez votre arme, abruti! s’exclama une voix qui m’était plus que familière.
J’avais l’épaule en sang, ma main encore valide agrippant à la blessure. Mais je réussis à sourire.
- Con…content de vous voir, Johnson.
Il s’approcha de moi. Sa figure était pâle et balafrée sur la joue gauche, une barbe de trois jours se trouvait désormais sur son visage habituellement glabre, ses yeux sombres brillaient et ses cheveux lui arrivaient presque jusqu’aux épaules. Ses vêtements étaient tâchés de sang et de poussière.
Il portait les traces d’un combat récent.
- MagMell, dit-il en lâchant son arme et en me tenant par le bras pour m’éviter une chute. Content de vous retrouver aussi. Et vivant.
- Vous pensez tous que j’aurais pu mourir ici ou quoi
? fis-je en souriant.
- Tous? Me demanda-t-il interloqué.
- Laissez, Johnson.
Je me relevai, en me tenant toujours l’épaule.
- Qui m’a tiré dessus ?
- Le soldat Wart
, dit-il en pointant du doigt un jeune homme. Il ne faut pas lui en vouloir, il est arrivé il y a peu de temps.
- Faites-le venir.

Il parut hésité quelques instants puis dit :
- Très bien. Wart! cria-t-il à l’attention du jeune soldat, blême.
Ce dernier accourut jusqu’à nous.
- Oui, colonel ?
- Garde à vous, soldat
, lui fis-je doucement.
Il s’exécuta au quart de tour. Je continuai.
- Vous avez de bons réflexes…
- Merci, Monarque.
- Ne m’interrompez pas, s’il vous plaît. Je disais que vous aviez de bons réflexes mais que vous manquiez cruellement d’analyse. Réfléchissez avant de tirer. Vous auriez pu me tuer à cause votre action irréfléchie. Je ne vous attaquais même pas.
- J’ai cru que…
- Je m’en fiche de ce que vous avez cru ou pas. Vous avez tiré sur moi comme vous auriez tirer sur n’importe qui d’autre sans voir plus loin que l’inconnu. Une bête réaction humaine qui ne mérite aucune estime.

Il était presque en sueur mais cet idiot n’avait que ce qu’il méritait. Mais je n’en avais pas fini avec lui.
- Enlevez votre épaulière, Wart.
Il pâlit encore plus, s’exécuta et poussa un cri de douleur quand je lui tirai dans l’épaule.
- Rompez, soldat. Ne refaites plus la même erreur.
Il ne répondit pas et s’en alla vers les autres soldats de l’autre côté du pont.
- Donnez-lui les soins nécessaires, dis-je à l’attention de Johnson.
- Vous n’étiez pas obligé de lui tirer dessus.
- Vous ne me ferez pas avoir de remords. J’ai bien assez souffert aujourd’hui pour ne pas avoir à me faire tirer dessus par de jeunes soldats incompétents.
- Vous auriez simplement pu lui crier dessus. Vous vous êtes purement et simplement vengé sur lui.
- Peut-être. Mais maintenant il comprendra en quoi ses actes peuvent avoir des conséquences douloureuses. Certains actes sont à punir de n’importe qu’elle manière.
- Je ne vous suis pas, MagMell…
- Je vous expliquerai en chemin
, dis-je en voyant apparaître Tifania dans l’ouverture de la porte. Johnson, je vous présente Tifania Drackenwind, une très grande amie. Tifania, voici Johnson Heigh, mon bras droit, ami et colonel de l’armée d’Artholio.
- Enchanté, mademoiselle
, dit-il en lui faisant un baisemain. Elle en fut étonnée, étant profondément certaine de la violence masculine.
- De même, fit-elle dans un sourire. Artholio, dis-tu, Mag’ ?
- Oui, la planète que je dirige. Je l’ai renommée à ma prise du pouvoir.
- Je vois. Le souvenir du passé…

Je souris simplement avant de me tourner vers Johnson.
- Avez-vous trouvé un homme sur votre chemin ?
- Euh, oui. Comment le savez-vous ?
- C’est notre objectif. Je…nous devons le retrouver.
- Oui
, continua Tifania. Nous en avons besoin, c’est notre preuve.
- Vous rigolez, j’espère.
- Non pas du tout...
, dis-je. Vous ne l’avez pas tué quand même ?
- Non, non mais…il est en ce moment dans l’infirmerie de l’arène et ils ont dû lui donner toutes sortes de médicaments je suppose.

Tifania me posa sa main crispée sur l’épaule sans blessures.
- Il faut qu’ils fassent une analyse de sang…et une neuronale avant. Si Venedit prend quelque chose qui pourrait interférer avec ce qu’on lui a administré…
- On
? fit Johnson.
- Oui, répondit Tifania. Le gouvernement de Glutiss, l’actuel dirigeant et son conseil. Ils servent de ce Colisée pour des bassesses et des infamies pour contrôler le plus longtemps possible cette planète et garder le pouvoir. Leurs opposants politiques et tous ceux qui peuvent les gêner sont certains de terminer dans le Colisée et se faire tuer par des tueurs à gages…et tout ça en les droguant…
- Oui, je sais tout cela, MagMell m’a tout expliqué. Mais…en les droguant ?
- Oui
, tranchai-je, sachant que Johnson pensait à autre chose qu'une simple drogue. Johnson, mettez-nous en liaison avec l’infirmerie et prévenez-les. Ils doivent faire des tests avant tout. Expliquez-leur.
- Bien compris.

Il se mit à la tâche rapidement. Il sortir son écran-com et tapota sur quelques boutons avant d’entrer en liaison avec l’infirmerie. Il expliqua le problème avec l’infirmier de garde. Johnson tapota encore quelques boutons et reçut un rapport.
- L’infirmier m’a dit que Venedit n’avait encore rien reçu. Il a donc fait les tests que je lui ai demandé.
- C’est déjà un bon point. Que donne les tests
? L’interrogeai-je.
- Et bien, ils sont tous négatifs. Aucune drogue n’a été décelée.
- Quoi
? S’exclama Tifania. C’est impossible…
- Par contre, il a trouvé des fragments de bombe à ondes plasma. C’est une chance qu’elle n’ait pas explosé. Encore quelques heures et Venedit pouvaient dire adieu à la vie, d’après l’infirmier. Elle était très défectueuse et a rendu malade son porteur.
- Mais alors si ce n’est pas, Venedit…
, commençai-je.
Je réalisai que toutes les ambitions et desseins des dirigeants de Glutiss allaient plus loin que de tuer Venedit. Tout ce combat était axé sur Venedit depuis le début. Axé sur la mauvaise cible. Je réalisai à quel point ils avaient été méticuleux et intelligents. Mais pas assez.
Je me retournai vers Johnson.
- Johnson, demandez à ce qu’on retire la bombe de Naëvan. Et à ce qu’on la garde surtout. Dites à l’infirmier de le remettre sur pied, j’ai des choses à lui dire.
Tifania et Johnson était tous les deux perplexes. Ils n’avaient pas trouvé la raison de toute cette machinerie. Moi je comprenais surtout que toute cette politique était un vrai bordel à merde. Et j’étais la mouche, dévorant et assaillant cet étron puant.
- Mag’…pourquoi veux-tu absolument lui parler ?
- Vous ne comprenez pas ? Venedit n’était qu’un leurre. Un leurre qui ne visait non pas lui-même mais quelqu’un d’autre…quelqu’un de gênant, qu’on ne comprend pas. Un mystère pour une organisation gouvernementale où tout est connu et prévu.

Tifania écarquilla les yeux, apparemment éclairée de la vérité flagrante.
- Tu veux dire que…
- Oui, oui
, dis-je avec engouement. Bien sûr. Par trois fois, j’ai failli mourir. Quatre avec la bombe défectueuse de Venedit. Tout ceci était trop pour que ce soit une simple coïncidence. Evidemment…pourquoi le minotaure ne t’attaquait pas ? Pourquoi Janovia ne t’as pas tué quand elle l’a pu? Et encore pourquoi Piotr ne s’occupait pas de toi dans le combat?
- Parce qu’ils n’avaient qu’un objectif, vous
, conclu Johnson, perspicace.
- C’est ça. Dites-moi Johnson…la salle des ordinateurs était sous contrôle de la force de Glutiss, non ?
- Euh…oui, exact. Nous y sommes arriver juste à temps pour éviter votre dématérialisation.
- Alors ce n’était pas non plus un défaut technique…
- Non. Malheureusement pour le minotaure, nous n’avons rien pu faire. Tout était déjà programmé d’avance. Mais j’avais confiance en vous.
- Merci Johnson. L’arène a été évacuée comme prévu ?
- Oui. Tout le reste s’est passé comme le voulait la mission.
- Dites-moi…
, demanda Tifania. Comment se fait-il que le gouvernement ait laissé faire votre mission, Johnson? Vous ne faisiez que marcher à contresens de leurs plans.
Je rigolai quelques secondes avant de répondre :
- En fait, j’ai pu contribuer à ma survie. Je n’étais pas totalement d’accord avec le choix du gouvernement de m’envoyer seul. J’ai demandé à Johnson de me protéger, officieusement.
Elle sourit.
- Tu n’en feras toujours qu’à ta tête à ce que je vois, fit-elle malicieusement.
Et heureusement, pensai-je.
Je m’écartai des deux autres et marchai un peu en retrait dans l’air frais de la vallée, songeant qu’il fallait que je tue Venedit. Faire ce que la bombe aurait dû faire. Le tuer pour qu’il ne divulgue pas toute la manipulation pour mettre à bas tous les ennemis politiques. Une manipulation pour finalement étendre mon idée sur tout Hoggeim. Ma manipulation qui depuis tout ce temps, grâce à ce combat que j’ai remporté, me permettra de changer cet univers mauvais, pourri et embourbé dans une violence démentielle ; me permettre de révolutionner cet univers.
Mais toute révoltuion comporte ses pertes et ses victimes.
Après quelques aveux forgés d’empathie, nous n’aurons plus qu’à dire au revoir Venedit.
Toi qui sait mais m’empêche d’aboutir à un monde meilleur, difficile mais grandiose, contraire à cet enfer où plus personne n’ose se révolter ; ici et maintenant, tu mourras sans souffrir.
Je souris sereinement.
J’apporte l’anarchie dont ce monde à besoin pour continuer à vivre dans une réelle morale sans horreurs, ni menteurs.
J’entendis Johnson me dire que Naëvan était réveillé. Je revins sur mes pas et me dirigeai vers la sortie demandant à Tifania de m’accompagner.
Mon jeu d’acteur fut parfait dans cette mise en scène théâtrale.
Toute la pièce allait réellement commencer après la première scène d’introduction, sous les acclamations d’un public enchaîné.
Le rideau rouge s’ouvre laissant place à la pièce tant attendue.

« Tout empire à son apogée
Qu’il soit bon ou mauvais
S’est vu sombrer et s’émietter
Pour qu’advienne de son cadavre de jais
Un nouveau monde tant rêvé.
»

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MessageSujet: Re: RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles   RP 13 [MagMell] — Jeux de rôles EmptyJeu 31 Aoû - 9:31

Epilogue :

Tifania venait de sortir, un peu bouleversée par mes convictions à utiliser ses dons et extorquer des aveux à Naëvan. Malgré des diffamations à mon sujet qu’elle prit pour des délires dûs à son pouvoir trop puissant sur l’esprit meurtri de Naëvan, elle ne se douta de rien.
Tout ce dont j’avais besoin était sur l’écran-com. Tout avait fonctionné.
Je me retrouvais seul avec Venedit.
Un silence dura plusieurs minutes avant qu’il ne brise la glace.
- Maintenant que vous avez ce que vous vouliez, vous comptez me tuer je suppose.
- Oui, fis-je simplement.
- Je vois. Je pense que j’aurais fait la même chose à votre place.
- Vous êtes si calme pour quelqu’un qui peut mourir d’un instant à l’autre.
- « Peut »? Sourit-il. Aurais-je encore une chance de survie?
- Ne dévoilez rien. Je vous offre une place sur ma planète.
Il émit un petit rire.
- Votre proposition est alléchante pour le simple d’esprit. Je connais tout ce que vous comptez faire. Faire tomber le Concile, créer une vague de panique, imposer un tyran…
- Non
! M’emportai-je. Non. Je ne serai pas un tyran. Je ne cherche qu’à changer les choses. Je pensai que vous l’aviez compris.
- Vos convictions et vos idées sont très prometteuses, je dois bien l’avouer. Mais le pouvoir vous tuera. La chute d’une démocratie malsaine contre une tyrannie bénéfique?
- Vous vous bornez à ne voir que ma prise de pouvoir en force. Je ne serai pas un despote.
- Le pouvoir a toujours entraîné les hommes dans les plus sombres actes.
- Je ne serai pas seul à gouverner.
- C’est vous qui le dites. Et pourquoi vouloir revenir à un régime égal à celui que vous haïssez?
- Ce sont les représentants qui changeront. Pas la façon de gouverner.
- Vous ne changerez pas les hommes, MagMell Dabols
, fit-il doucement.
- Vous n’êtes pas logique, Venedit! Je ne vous comprends pas. Comment vouloir rester dans un monde de vice ?
- Comment vouloir assassiner et forcer des milliards de personnes à vous acclamer
? dit-il en haussant le ton.
- Je ne tuerai pas! Vous comprenez ceci?! Je ne serai plus le meurtrier de personne! Criai-je.
- Vous avez déjà tué des milliers de personnes. Des milliers et des milliers. En quoi tuer vous gène-t-il ? Vous êtes hanté par des morts, Dabols.
Je me relevai brutalement, épris d’une grande colère et pris la bombe à plasma défectueuse que je lui fourrai dans la bouche, en appuyant ma main contre son visage.
Je continuai à faire pression sur sa bouche alors que les ondes à plasmas se répandaient peu à peu.
- Cette bombe était sensé vous tuer! Dès le départ vous étiez censé mourir, Venedit! Vous étiez prédestiné à mourir! Vous n’avez pas conscience de mon projet! Criai-je, ivre de fureur.
Son bras qui me tenait la main se relâcha doucement tandis que la bombe faisait son effet. Lentement les ondes à plasma se répandront dans tout son corps, le rendant inutile et flasque. Jusqu’à ce que le corps, gavé d’onde plasmatiques, explose par un simple mécanisme.
Je retirai mes mains de sa bouche, sachant qu’il ne pourrait plus rien faire si ce n’est parlé.
- Dabols, Dabols…, dit-il en chuchotant presque. Vous allez répandre le chaos…c’est vous qui n’en avez pas conscience.
Je ne pris pas la peine de répondre. Je me tournai vers la sortie et posai la main sur la poigné de porte. Elle s’ouvrit et je fis deux pas en dehors avant d’entendre un chuchotement. Je n’eus le temps que de me retournai et d’entendre ces faibles paroles avant que le souffle bleuté du plasma engouffre toute la pièce et fasse exploser la chambre.
- Nous nous retrouverons, Deus Magamaëll…
J’ouvris la bouche avant que l’explosion me projette contre le mur d’en face de la porte renforcée. Quand tout fut calmé, j’entrai de nouveau dans la pièce et m’approchai de ce qu’il restait de Venedit ; un corps noir carbonisé. Dans ce qu’il lui restait de visage, je vis dessiné un sourire.
- Alors ce n’était pas Tifania…c’était toi. Toi que je ne connais pas.
Je levai les yeux et la tête au ciel. Il m’avait appelé de mon vrai nom…comment ?
Comment ?

Dans la vitre noircie par le plasma, je vis Tifania, Johnson et un infirmier arriver en courant.
- Je te retrouverai, Venedit. Qui que tu sois.
Un sourire se profila lentement sur ma peau salie par le sang et la poussière.

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